Salut à tous,
Je suis allé nager à l'île de Sein les 17 et 18 avril. Avec une nuit chez l'habitant, j'ai été super bien accueilli chez Dominique et Josse (maison Baradoz). Heureux hasard, Josse est pompier et ancien plongeur/nageur en mer qui nage régulièrement et qui a entre autres traversé la baie de Douarnenez en 5h et tenté de relier le continent depuis l'île de Sein. Il a pu me conseiller sur la nage à l'île de Sein.
Les coefficients était de 80 et 92, les conditions de mer pas faciles : une longue houle de sud-ouest déferlait sur toute la côte sud. Peu de vent le premier jour, il y avait 20-25 noeuds de nord est le deuxième jour.
J'ai décidé de nager la pointe ouest et la partie nord le premier jour. Parti un peu tard en fin de montante je n'ai pas bien pu profiter du courant à la pointe, mais de toute façon la partie où ça pousse est assez courte.
L'endroit est magnifique, avec le phare gigantesque qui domine et les rochers de la chaussée de Sein à l'ouest.
J'ai une bonne grosse barre de déferlantes à passer peu après la mise à l'eau, j'ai du piquer un sprint entre deux séries, mais les vagues étaient vraiment larges et je n'ai pas échappé à deux grosses vagues où j'ai du faire le canard, le sac a été pris, j'ai été bien tiré en arrière, mais le leash n'a pas cassé. Le sac est ressorti à l'envers ce qui m'a freiné pour pouvoir nager et finir de me sortir de la zone. Bilan RAS : je n'ai rien perdu et aucun dégât, en prévision de la violence des déferlantes j'avais ferlé et arrimé le drapeau.
J'ai passé la pointe en zigzaguant entre les petits plateaux rocheux où les séries déferlaient, puis une fois arrivé sur le côté nord c'est devenu calme et simple, comme me l'avait annoncé Josse. La chaussée de Sein bloque bien la houle d'ouest, sud-ouest et sud. J'ai nagé jusqu'au port dans des conditions parfaites, une très bonne visibilité (15m mini) et vu quelques méduses bien vivantes. 2,8 km pour cette nage.
Le deuxième jour je voulais passer la pointe Est où Josse m'a dit que c'est bien plus délicat à cause du courant. J'ai pris le parti de m'en servir en y allant le matin en début de montante. L'est de l'île est constituée d'un Ledenez (une presqu'ile reliée à marée basse) très sauvage au bout duquel se trouve les restes d'une gigantesque baleine (20 tonnes, 20 mètres d'après Josse qui a été un des premiers à aller l'identifier).
La navette du matin n'est pas encore arrivée, je marche seul au monde, c'est génial. Je ne sais pas si je vais pouvoir trouver une mise à l'eau, le vent de nord devient costaud, je me dis que la côte sud serait mieux, mais ça déferle costaud partout de ce côté. La marée commence à monter, je trouve une mise à l'eau protégée au sud-est de la pointe, le vent contre courant commence à lever une mer bien hachée.
Quelques dizaines de mètres après la mise à l'eau les algues commencent à s'incliner à l'horizontale, je suis surpris par la puissance du courant si près du bord. Je voulais profiter du courant, me voilà servi ! Je dépasse sans nager un gros poulpe qui s'accroche au fond. Plus je m'avance, plus courant m'emporte.
Nager seul à la pointe est de l'île de Sein avec un courant de montante qui va en s'amplifiant pourrait sembler dangereux, mais l'expérience que j'ai accumulée ces dernières années en nage en mer dans les courants me permet de rester serein, tout se passe comment prévu : j'arrive à l'endroit du plus fort courant, les vagues se lèvent et donnent l'impression de nager en rivière, je me laisse emporte un moment juste pour le plaisir, sans nager, puis je nage vers l'ouest perpendiculairement au courant une centaine de mètres jusqu'à rejoindre le contre que j'ai bien pris soin de localiser depuis la crête d'une vague.
Je continue ma nage pour rejoindre des ilots très caractéristiques de la zone qui me permettront de bénéficier d'une mer plus calme sous leur vent. Là j'ai l'agréable surprise d'avoir la visite de deux phoques très curieux qui nageront avec moi pendant une bonne demi-heure. Soit il virevoltent tout autour de moi quand je m'arrête, soit il nagent (glissent surtout) à mes côtés en tournant la tête de temps en temps pour me garder à l'oeil. Un regard "yeux dans les yeux" qui ne me laisse pas indifférent, il ressemble tellement plus à celui des humains que celui des poissons où seul un oeil nous regarde en général
.
L'eau est limpide et les fonds très riches, je nage lentement jusqu'à l'extrémité orientale de la digue où j'ai décidé de m'arrêter. 1,7 km pour cette petite nage très très sympa.
Voilà pour un court récit d'une exploration d'un coin qui mérite le détour pour ceux qui aiment nager autour des îles Bretonnes.
![[Image: Ile-sein-1.png]](https://i.ibb.co/Rhqxkyc/Ile-sein-1.png)
![[Image: Ile-sein-2.png]](https://i.ibb.co/Bt2qhYn/Ile-sein-2.png)
Je suis allé nager à l'île de Sein les 17 et 18 avril. Avec une nuit chez l'habitant, j'ai été super bien accueilli chez Dominique et Josse (maison Baradoz). Heureux hasard, Josse est pompier et ancien plongeur/nageur en mer qui nage régulièrement et qui a entre autres traversé la baie de Douarnenez en 5h et tenté de relier le continent depuis l'île de Sein. Il a pu me conseiller sur la nage à l'île de Sein.
Les coefficients était de 80 et 92, les conditions de mer pas faciles : une longue houle de sud-ouest déferlait sur toute la côte sud. Peu de vent le premier jour, il y avait 20-25 noeuds de nord est le deuxième jour.
J'ai décidé de nager la pointe ouest et la partie nord le premier jour. Parti un peu tard en fin de montante je n'ai pas bien pu profiter du courant à la pointe, mais de toute façon la partie où ça pousse est assez courte.
L'endroit est magnifique, avec le phare gigantesque qui domine et les rochers de la chaussée de Sein à l'ouest.
J'ai une bonne grosse barre de déferlantes à passer peu après la mise à l'eau, j'ai du piquer un sprint entre deux séries, mais les vagues étaient vraiment larges et je n'ai pas échappé à deux grosses vagues où j'ai du faire le canard, le sac a été pris, j'ai été bien tiré en arrière, mais le leash n'a pas cassé. Le sac est ressorti à l'envers ce qui m'a freiné pour pouvoir nager et finir de me sortir de la zone. Bilan RAS : je n'ai rien perdu et aucun dégât, en prévision de la violence des déferlantes j'avais ferlé et arrimé le drapeau.
J'ai passé la pointe en zigzaguant entre les petits plateaux rocheux où les séries déferlaient, puis une fois arrivé sur le côté nord c'est devenu calme et simple, comme me l'avait annoncé Josse. La chaussée de Sein bloque bien la houle d'ouest, sud-ouest et sud. J'ai nagé jusqu'au port dans des conditions parfaites, une très bonne visibilité (15m mini) et vu quelques méduses bien vivantes. 2,8 km pour cette nage.
Le deuxième jour je voulais passer la pointe Est où Josse m'a dit que c'est bien plus délicat à cause du courant. J'ai pris le parti de m'en servir en y allant le matin en début de montante. L'est de l'île est constituée d'un Ledenez (une presqu'ile reliée à marée basse) très sauvage au bout duquel se trouve les restes d'une gigantesque baleine (20 tonnes, 20 mètres d'après Josse qui a été un des premiers à aller l'identifier).
La navette du matin n'est pas encore arrivée, je marche seul au monde, c'est génial. Je ne sais pas si je vais pouvoir trouver une mise à l'eau, le vent de nord devient costaud, je me dis que la côte sud serait mieux, mais ça déferle costaud partout de ce côté. La marée commence à monter, je trouve une mise à l'eau protégée au sud-est de la pointe, le vent contre courant commence à lever une mer bien hachée.
Quelques dizaines de mètres après la mise à l'eau les algues commencent à s'incliner à l'horizontale, je suis surpris par la puissance du courant si près du bord. Je voulais profiter du courant, me voilà servi ! Je dépasse sans nager un gros poulpe qui s'accroche au fond. Plus je m'avance, plus courant m'emporte.
Nager seul à la pointe est de l'île de Sein avec un courant de montante qui va en s'amplifiant pourrait sembler dangereux, mais l'expérience que j'ai accumulée ces dernières années en nage en mer dans les courants me permet de rester serein, tout se passe comment prévu : j'arrive à l'endroit du plus fort courant, les vagues se lèvent et donnent l'impression de nager en rivière, je me laisse emporte un moment juste pour le plaisir, sans nager, puis je nage vers l'ouest perpendiculairement au courant une centaine de mètres jusqu'à rejoindre le contre que j'ai bien pris soin de localiser depuis la crête d'une vague.
Je continue ma nage pour rejoindre des ilots très caractéristiques de la zone qui me permettront de bénéficier d'une mer plus calme sous leur vent. Là j'ai l'agréable surprise d'avoir la visite de deux phoques très curieux qui nageront avec moi pendant une bonne demi-heure. Soit il virevoltent tout autour de moi quand je m'arrête, soit il nagent (glissent surtout) à mes côtés en tournant la tête de temps en temps pour me garder à l'oeil. Un regard "yeux dans les yeux" qui ne me laisse pas indifférent, il ressemble tellement plus à celui des humains que celui des poissons où seul un oeil nous regarde en général
.L'eau est limpide et les fonds très riches, je nage lentement jusqu'à l'extrémité orientale de la digue où j'ai décidé de m'arrêter. 1,7 km pour cette petite nage très très sympa.
Voilà pour un court récit d'une exploration d'un coin qui mérite le détour pour ceux qui aiment nager autour des îles Bretonnes.