PendantUneSortie
Pendant une sortie
Introduction
Ce chapitre a pour objectif de vous familiariser avec le déroulement typique d'une sortie de seatrekking. En comprenant mieux les différentes phases et moments clés de cette expérience unique, vous serez mieux préparés pour mettre en pratique vos connaissances une fois sur le terrain. Nous aborderons chaque étape en détail, en vous fournissant des informations pratiques, des conseils techniques, des points de vigilance et des recommandations pour vivre pleinement votre aventure entre terre et mer.
Nous commencerons par les préparatifs indispensables, notamment l'appréciation in-situ des conditions de mer, du lieu choisi de mise à l'eau, et le briefing entre participants si vous êtes plusieurs à vous lancer. Puis nous évoquerons ce moment toujours excitant de la mise à l'eau, cette transition vers l'élément marin qui marque le début de l'aventure.
Vous découvrirez ensuite les secrets d'une progression efficace et sécurisée en surface, avant de plonger dans les techniques d'immersion pour explorer les fonds marins. Nous aborderons également la façon dont vous pouvez contribuer à la science en participant à des programmes de collecte de données utiles concernant l'environnement.
Les moments de pause, que ce soit en mer ou au bord du rivage, seront l'occasion d'évoquer la gestion de votre effort, de votre alimentation, de votre hydratation, et de l'équipe. Nous verrons aussi comment gérer en douceur vos sorties de l'eau pour vous préparer aux phases terrestres de votre périple.
La randonnée le long du littoral, sur l'estran, les falaises ou les sentiers côtiers, fera l'objet de conseils spécifiques pour vous permettre de progresser avec un maximum de sécurité dans ces environnements parfois complexes.
Enfin, nous aborderons en détail la vie en pleine nature, de la préparation des repas à la gestion éco-responsable de vos déchets, en passant par l'installation de votre bivouac pour une nuit à la belle étoile.
En suivant ce guide étape par étape, vous serez fin prêts pour vivre pleinement votre expérience de seatrekking, en toute sérénité et en harmonie avec l'environnement marin et côtier. Alors, enfilez votre combinaison, ajustez votre sac à dos étanche et gonflable et laissez-vous guider à travers les différentes facettes de cette aventure hors du commun !
Les préparatifs avant la mise à l'eau
Assurez-vous en premier lieu que vos coordonnées (nom, numéro de téléphone de contact, etc.) sont bien inscrites sur votre sac de mer et qu'elles sont toujours lisibles. Cela peut être fait soit sur une étiquette résistante, soit directement avec un marqueur indélébile sur le sac. Cette précaution permet d'éviter des recherches inutiles et coûteuses par les secours en mer si un sac est retrouvé dérivant sans son propriétaire. La perte de matériel est fréquente dans les sports nautiques (aile de kite, bouée de chasse, etc.), et il arrive souvent que les personnes rentrent chez elles sans informer le CROSS. Sans ces informations, celui-ci ne peut pas vérifier s'il s'agit d'une urgence ou non.
Avant de vous lancer dans un seatrek, il est essentiel de prendre le temps de bien préparer votre mise à l'eau. Cette étape cruciale comprend plusieurs volets : l'évaluation des conditions réelles de météo et de mer, l'étude détaillée des lieux possibles de mise à l'eau dans la zone de départ choisie, le briefing entre participants et l'information du CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) et/ou de vos proches de votre heure prévue de mise à l'eau et de sortie de l'eau.
Tout d'abord, même si vous avez étudié les prévisions météorologiques quelques jours ou quelques heures avant, il est indispensable de réévaluer les conditions réelles sur le terrain au moment de se lancer. Vérifiez les dernières prévisions et observez attentivement l'état de la mer : la houle, les vagues, les courants. Assurez-vous que ces éléments correspondent bien à ce que vous aviez anticipé lors de votre phase de préparation.
Ensuite, prenez le temps de choisir soigneusement votre lieu de mise à l'eau. Recherchez une zone de mer calme, avec un minimum de houle, de vagues, de ressac, de roches et de courants. L'idéal est de trouver un endroit qui permette une mise à l'eau facile, l'ajustement du matériel en toute sérénité et la coordination du groupe. Gardez aussi à l'esprit qu'un bon point d'entrée doit également offrir une sortie aisée. Évitez donc les endroits qui nécessiteraient de sauter dans l'eau sans possibilité de sortir ou qui seraient soumis à de forts courants.
Le schéma ci-dessous illustre quelques notions et points de vigilance quant au choix du point de mise à l'eau (notez que ces notions sont tout aussi importantes quant au choix du point de sortie de l'eau).
Important : si les conditions météorologiques, l'état de la mer ou les points d'entrée dans l'eau ne s'avèrent pas adéquats, n'hésitez pas à renoncer ou à adapter votre plan de sortie. La sécurité prime avant tout. « La mer est un espace de rigueur et de liberté. Y perdre la rigueur c'est perdre la liberté. » (Victor Hugo).
Une fois votre lieu de mise à l'eau identifié, pendant que vous vous échauffez les muscles et les articulations, auto-évaluez vous sur votre forme, votre santé et votre motivation. Si vous vous en groupe, rassemblez vos équipiers pour un briefing complet et collégial et suivez les mêmes étapes que précédemment entre vous. L'évaluation de la forme et la santé de chacun peut se formaliser tout simplement par le signalement d'une douleur quelque part, d'une digestion difficile, d'un esprit occupé à d'autres pensées, etc. Puis faites le point en détail sur le déroulement prévu de la sortie, avec des éléments chiffrés (distances, durées, températures, conditions de vent et de mer, etc.). Mettez en avant les moments forts qui vous attendent, sans oublier de souligner les points de vigilance. Convenez ensemble des signaux et gestes qui vous permettront de communiquer efficacement en mer. Vérifiez aussi que chacun sait où sont rangés les équipements de sécurité (trousse de secours, moyens de communication étanches, etc.).
Un point essentiel du briefing est la formation de binômes ou de trinômes lors de sorties en groupe. Assurez-vous que chacun connaît son ou ses partenaires et comprend l'importance de rester à proximité tout au long de la sortie. Désignez également clairement un groupe de tête et un serre-file, qui encadreront la progression.
Il est toujours préférable de s'aventurer à plusieurs plutôt que seul. Que ce soit pour des aspects sécuritaires, de partage d'émotions ou d'entraide. La formation de binômes ou de trinômes en mer est un élément clé de la sécurité lors des excursions de seatrekking. En effet, évoluer dans un environnement marin comporte des risques spécifiques, comme les courants, les changements de météo soudains, la difficulté à communiquer ou lors d'une apnée (présence d'un surveillant en surface qui veille sur son binôme sous l'eau). Avoir un ou deux partenaires à proximité immédiate permet de veiller mutuellement les uns sur les autres, de s'entraider en cas de difficulté et de donner rapidement l'alerte si nécessaire. C'est pourquoi il est essentiel que chaque participant connaisse bien son binôme ou trinôme et reste à proximité, c'est à dire moins de dix mètres tout au long de la sortie, de manière à ce qu'une communication orale puisse être établie en permanence entre les individus. Selon l'évolution des conditions météorologiques (vent, courant, pluie, passage d'une pointe, trafic maritime, etc.) il est parfois judicieux de se rapprocher de son binôme ou de son trinôme, au point de nager à quelques mètres les uns des autres le temps de retrouver une zone plus calme en mer. Au-delà de la constitution de binômes, l'organisation du groupe en mer avec un binôme leader en tête et un binôme serre-file à l'arrière est primordiale. Le groupe de tête est responsable de la navigation et donne le rythme de progression. Il doit régulièrement vérifier que les participants restent groupés derrière lui et que le chemin qu'il emprunte ne présente pas de risques pour celles et ceux qui le suivent. Réciproquement, les personnes qui suivent le leader ou le binôme de tête, s'engagent ne pas perturber cette organisation en dépassant le binôme de tête ou en partant explorer une autre zone sans avoir prévenu par un échange oral ou un contact visuel (signe de la main) mutuel. Le binôme serre-file, lui, évolue en queue de groupe. Son rôle est de s'assurer qu'aucun participant n'est laissé à la traîne ou ne se perd. Il communique avec le leader si certains ont des difficultés à suivre le rythme ou ont besoin d'aide. Leader et serre-file travaillent main dans la main pour encadrer le groupe et garantir la cohésion et la sécurité de tous. La constitution de binômes solidaires et réactifs couplée à l'encadrement du groupe de nage par un leader et un serre-file sont deux piliers de la gestion de la sécurité du seatrekking en mer lorsqu'il se pratique à plusieurs. Ces principes simples permettent de renforcer la vigilance, l'entraide et la cohésion, pour une progression sereine et conviviale entre terre et mer. Note : Il est d'usage de respecter au sein même d'un binôme ou d'un trinôme, les mêmes prérogatives que celles mentionnées précédemment pour un groupe en s'accordant sur "qui suit qui". Par exemple, l'un peut avoir la responsabilité de suivre le sac ou le drapeau du leader tandis de l'autre profite pleinement de la vue sous-marine en ne gardant à l'œil que le sac de son binôme. Les rôles peuvent s'inverser à n'importe quel moment de la journée. Cela permet de réduire le risque de séparation du binôme lorsque les deux participants évoluent en parallèle dans l'eau et que l'un décide d'explorer individuellement une grotte ou de s'aventurer dans un méandre sans que l'autre ne le remarque. |
Enfin, juste avant de vous mettre à l'eau, n'oubliez pas d'informer vos proches de votre départ. Mieux encore, prévenez le CROSS en précisant votre point et votre heure de départ, l'itinéraire prévu et l'heure estimée de sortie de l'eau. C'est une précaution essentielle pour votre sécurité.
En résumé, une mise à l'eau réussie se prépare minutieusement. En prenant le temps d'évaluer les conditions, de choisir votre spot, de prévenir vos proches ou les autorités compétentes, de réaliser un briefing d'équipe si vous partez en groupe, vous posez les bases d'une sortie de seatrekking sereine et sécurisée. Vous pouvez alors vous lancer dans le grand bleu l'esprit tranquille, prêt à savourer chaque instant de votre aventure ! |
Mise à l'eau
La mise à l'eau est un moment symbolique fort dans une sortie de seatrekking. C'est l'instant où l'on quitte la terre ferme pour s'immerger dans l'élément marin, où l'on entre dans un monde fascinant, riche de découvertes à venir. C'est le début d'une reconnexion profonde à la nature et d'un retour à nos origines.
Sur le plan pratique, cette étape demande une gestion attentive de son équipement. Le masque et le tuba, tant qu'ils ne sont pas portés, doivent être gardés autour du cou plutôt que sur le haut du crâne afin d'éviter toute perte accidentelle dans l'eau causée une vague. Pour les palmes, en fonction des conditions d'accès et de mer, il peut être judicieux de les arrimer sur le sac ou de les tenir sous le bras et de ne les chausser qu'une fois immergé jusqu'au torse. Cette mise à l'eau pédestre offre une stabilité accrue et prévient les risques de chute, d'entorses et de contusions en évitant d'avancer à reculons et claudiquant vers la mer une fois les palmes chaussées. Elle est particulièrement bénéfique dans des eaux troubles où se cachent rochers glissants et blocs immergés. Quant au sac gonflable étanche, il est préférable de le garder en main jusqu'à s'être éloigné de quelques mètres de la côte et des rochers, avant d'attacher et d'ajuster le filin (leash) qui le relie au seatrekkeur. Au sein de l'équipe, l'entraide est de mise : chacun veille et assiste les autres participants, par exemple en s'occupant de leur sac pendant qu'ils se préparent. Enfin, une fois dans l'eau, il est conseillé de s'écarter rapidement des rochers pour éviter tout choc et tout entremêlement des filins.
Le schéma ci-dessous illustre le séquencement d'une mise à l'eau de plusieurs seatrekkeurs qui sécurise une mise à l'eau quelque soit les conditions de mer et de littoral.
Certaines configurations de côte nécessitent une bonne compréhension de la dynamique des vagues et des courants locaux pour optimiser sa mise à l'eau. C'est le cas notamment en présence de courants latéraux ou de courants d'arrachement (aussi appelés baïnes). Ces derniers se caractérisent par une zone d'eau calme entre deux zones de déferlement, qui attire les baigneurs mais peut rapidement les emporter vers le large s'ils ne réagissent pas correctement. Bien utilisés en revanche, ces courants peuvent aider le seatrekkeur à franchir aisément la zone de déferlement.
De manière générale, il est important de savoir repérer les séries de vagues pour choisir le meilleur moment pour entrer dans l'eau. L'idéal est de profiter de l'accalmie entre deux séries, quand la mer est la plus calme.
Le schéma ci-dessous illustre ces notions qui permettent une mise à l'eau dans les meilleures conditions (notez que ces notions sont tout aussi importantes lors de la sortie de l'eau).
En résumé, réussir sa mise à l'eau en seatrekking passe par une bonne préparation de son matériel, une gestion fine de son timing par rapport aux vagues et une compréhension des courants côtiers. C'est en combinant ces éléments techniques et une attitude de lecture / reconnexion à la nature que l'on s'offre le meilleur départ possible pour son aventure marine. |
Progression en mer
Introduction
En seatrekking, la progression en mer se fait principalement en nageant avec palmes, masque et tuba (PMT). Différentes techniques de nage peuvent être employées, telles que le crawl (avec les voies respiratoires immergées) ou le palmage sur le dos (avec les voies respiratoires dégagées). Le tout en alternant des phases de palmage et de glisse. Le sac étanche gonflé peut aussi servir de flotteur pour se reposer dessus, palmer tranquillement et avoir une vision surélevée et donc plus détaillée de l'itinéraire à suivre ou de la position des autres participants. Au-delà de la technique de nage individuelle, maintenir une cohésion est essentielle. Cela passe par des temps réguliers de regroupement en mer pour permettre aux moins rapides de rattraper le reste de l'équipe, ainsi que par des pauses fréquentes pour se reposer, s'alimenter, s'hydrater et profiter des paysages. C'est en trouvant le juste équilibre entre progression fluide et moments de partage que l'expérience de seatrekking prend tout son sens.
Lors d'une sortie de seatrekking, il est aussi crucial de maîtriser sa progression en mer. Celle-ci dépend de trois paramètres essentiels. Tout d'abord, il faut à tout moment être capable de déterminer précisément sa position, bien souvent par rapport à un élément fixe à terre, afin de toujours savoir où l'on se trouve par rapport à son itinéraire prévu. Ensuite, maintenir le cap est primordial pour rejoindre son objectif sans dérive, malgré les courants et le vent qui peuvent imperceptiblement dévier la trajectoire. Enfin, estimer sa vitesse réelle de déplacement, qui peut différer de la vitesse ressentie du fait des éléments extérieurs, permet d'évaluer précisément son heure d'arrivée et d'adapter son effort en conséquence. En effet, nager vigoureusement contre le courant dans une zone où le fond n'est plus visible peut donner l'illusion de progresser, alors que ce n'est pas le cas.
C'est en contrôlant en permanence tous ces éléments que le seatrekkeur peut transformer sa progression en une méditation active, fluide et sereine, en osmose avec l'élément marin, et partager des moments exceptionnels avec les autres participants de son groupe.
Techniques de nage
Lorsqu'on évolue en mer équipé de palmes, masque et tuba, comme c'est le cas en seatrekking, il existe différentes manières d'avancer efficacement dans l'eau, certaines avec l'utilisation des bras, d'autres sans. Chaque technique de nage est personnelle et présente des spécificités qui la rendent plus ou moins adaptée aux différentes situations rencontrées en seatrekking. La nage en crawl (bras et/ou battement de jambe) est celle la plus couramment utilisée car elle offre une vitesse de progression durable dans le temps. Attention, cette nage peut toutefois s'avérer fatigante sur de longues distances si les jambes sont sursollicitées. Les quadriceps sont en effet des muscles puissants qui consomment plus d'énergie et d'oxygène que les biceps. Pour de la nage longue distance, l'équilibre idéal est bien souvent de mouliner en permanence avec ses bras et de battre mollement des jambes pour qu'elles se maintiennent en surface. Un palmage intensif peut par contre s'avérer utile voire indispensable pour rattraper le groupe ou passer une veine de courant. Le palmage de type ondulation ou grenouille est plus lent que le crawl mais moins éprouvant, au détriment de vitesse de progression. La nage sur le dos permet une bonne récupération, au détriment de la vision aquatique. Le palmage en immersion totale est idéal pour une approche furtive de la faune sous-marine. Enfin, la nage en s'aidant du sac étanche gonflé comme flotteur permet, comme nous l'avons vu précédemment, des temps de repos et une vision plus détaillée de l'environnement au-dessus de la surface.
Le bon seatrekkeur saura jongler entre ces différentes techniques au gré des circonstances pour optimiser sa vitesse de progression, son effort, son confort, sa vision et ses observations naturalistes.
Voici une description succincte de chaque caractéristique relative aux techniques de nage en seatrekking :
- Vitesse de progression : La vitesse à laquelle le nageur avance dans l'eau grâce à la technique utilisée
- Récupération ou fatigue engendrée par la technique : Le niveau d'effort physique généré par l'utilisation prolongée d'une technique de nage donnée
- Vision aquatique : La capacité à voir sous l'eau, à observer les fonds marins et la faune aquatique en fonction de la position de nage adoptée
- Vision de la surface et du littoral : La possibilité de voir au-dessus de l'eau, de s'orienter par rapport à la côte et aux repères terrestres selon la technique de nage choisie
- Niveau de glisse : La sensation de fluidité et de facilité de déplacement dans l'eau, liée à l'hydrodynamisme de la technique de nage
- Discrétion vis-à-vis de la faune aquatique : La capacité à approcher silencieusement les animaux marins sans les effrayer, en fonction des mouvements et des remous générés par la technique de nage utilisée
Voici quelques techniques couramment utilisées, chacune ayant son intérêt et son utilité dans les différentes situations qui se présentent lors d'un seatrek.
- Nage ventrale avec les bras en crawl et un palmage en battement : cette technique permet une progression moyenne à rapide, au prix d'un effort physique relativement significatif, notamment au niveau des bras, une bonne vision de l'environnement sous-marin, et une vision essentiellement latérale de la surface de l'eau et de la côte.
- Nage ventrale avec les bras en brasse et un palmage en battement ou en ondulation : cette technique offre une progression moyenne, pour un effort modéré réparti entre les bras et les jambes, avec une bonne vision sous-marine à chaque cycle de bras et une vision frontale ponctuelle de la surface et du littoral. Cette technique, est un bon complément de la première technique, notamment pour varier le travail musculaire des bras et des jambes. La variante utilisant le palmage en ondulation (2 ou 3 ondulations des jambes avant de réaliser un mouvement de brasse avec les bras) permet un temps de glisse plus long, cette technique a de surcroit l'avantage d'être généralement plus silenceuse que les deux premières, ce qui favorise les observations de la faune.
- Nage ventrale sans les bras et un palmage en battement : cette technique procure une progression plus lente, idéale pour se reposer ou observer plus attentivement les fonds, avec une vision sous-marine permanente mais une vision de la surface et de la côte plus rare et limitée car nécessitant de cambrer son corps pour voir hors de l'eau.
- Nage de profil avec un bras tendu devant et un palmage en ciseau de jambes : cette technique permet une progression fluide et silencieuse car les palmes sont entièrement immergée, pour un effort modéré, avec une vision sous-marine et de surface partagée entre les deux côtés.
- Nage ventrale avec les bras en brasse et un palmage en brasse : cette technique assez délicate génère une progression par à-coups assez lente mais elle permet d'étirer les mollets qui sont sollicités par les autres techniques de nage, la grande amplitude des jambes peut toutefois effrayer plus facilement la faune.
- Nage ventrale avec les bras en brasse sans palmage : cette technique offre une progression très lente mais est la plus propice à l'observation sous-marine, notamment lorsque la profondeut est faible, car elle est entièrement silencieuse et minise les mouvements et les sons qui peuvent effrayer la faune marine.
- Nage dorsale avec les bras le long du corps ou croisés sur son torse et un palmage en battement : cette technique de récupération permet une progression lente avec peu d'efforts, aucune vision sous-marine mais une vision permanente de la surface et de la côte.
- Nage avec les bras sur le sac et un palmage en battement ou en brasse : cette technique de repos ou de sécurité offre une flottaison assistée et une progression lente, pour un effort modéré des jambes, avec une vision complète de la surface et de la côte.
Le tableau ci-dessous reprend de manière synthétique ces éléments :
Technique de nage | Vitesse | Récupération | Vision aquatique | Vision surface et littoral | Glisse | Discrétion |
---|---|---|---|---|---|---|
1 - Nage ventrale avec les bras en crawl et un palmage en battement | ||||||
2 - Nage ventrale avec les bras en brasse et un palmage en battement ou en ondulation | ||||||
3 - Nage ventrale sans les bras et un palmage en battement | + | |||||
4 - Nage de profil avec une bras tendu devant et un palmage en ciseau de jambes | ||||||
5 - Nage ventrale avec les bras en brasse et un palmage en brasse | ||||||
6 - Nage ventrale avec les bras en brasse sans palmage | + | |||||
7 - Nage dorsale avec les bras le long du corps ou croisés sur son torse et un palmage en battement | o | |||||
8 - Nage avec les bras sur le sac et un en battement ou en brasse | o |
Lorsque les bras ne sont pas utilisés pour la progression, ils peuvent soit être positionnés naturellement le long du corps, soit les mains jointes dans le dos et hors de l'eau pour une meilleure glisse, soit tendus devant soi dans le prolongement de la tête. Notez que cette dernière position des bras demande généralement un effort musculaire non négligeable, à moins d'être très souple des épaules et d'être déjà habitué à cette position.
Coordination d'un groupe de seatrekkeurs en mer
La coordination au sein d'un groupe de seatrekkeurs est un élément fondamental pour garantir le bon déroulement d'une sortie en mer. Elle repose sur une communication efficace, une répartition claire des rôles et une attention permanente portée à chaque membre de l'équipe. Se coordonner, c'est se donner les moyens de vivre pleinement l'expérience du seatrekking dans un esprit de partage, de convivialité et de sécurité.
En seatrekking, la coordination permet à un groupe de progresser de manière cohérente, fluide et sécurisée lors d'une sortie en mer. Elle implique une bonne synchronisation des déplacements de tous, une veille mutuelle entre les participants et une capacité à réagir de manière concertée face aux imprévus. Cette coordination est cruciale car évoluer en mer, même proche du littoral, comporte des risques spécifiques (courants, fatigue, froid, perte de repères, etc.). Le groupe doit donc fonctionner comme une véritable équipe solidaire, où chacun est attentif aux autres et prêt à intervenir en cas de besoin.
Pour bien coordonner un groupe en mer, plusieurs éléments sont essentiels :
- Une communication claire et régulière : avant la mise à l'eau lors du briefing, mais aussi tout au long de la progression grâce à des signes simples et connus de tous (gestes des bras et des mains, sifflet, VHF, etc.).
- Des temps de regroupement fréquents : toutes les 20 à 30 minutes, on se rassemble en surface pour souffler, boire, s'assurer que tout va bien. C'est l'occasion de resserrer les liens, de remotiver les troupes si besoin mais aussi d'évaluer si tout va bien d'un point de vue confort thermique ou mal de mer. Quand les frissons sont font ressentir depuis plusieurs minutes déjà dans sa combinaison, il est grand temps d'envisager une sortie à court terme (5 -10 min) pour se réchauffer autour d'une boisson chaude et d'un en-cas. Si les frisons ne sont pas encore là mais qu'une sensation de gène thermique perturbe votre plaisir d'être dans l'eau, c'est le moment de s'activer un peu plus dans l'eau par une nage soutenue pendant quelques centaines de mètres, le temps de se réchauffer. Les frissons s'installent bien souvent lorsque l'on s'arrête de nager pour observer la faune et la flore ou lors de l'exploration de grottes dans lesquelles la lumière du soleil ne pénètre plus et l'eau est plus froide.
- Adapter son rythme au groupe : le moins rapide donne le tempo, on progresse tous ensemble au même rythme pour éviter l'éparpillement.
- Positiver et s'encourager : un mot gentil, un sourire, une blague, une tape sur l'épaule, la confiance dans les capacités de l'autre, l'entraide passe aussi par ces petits gestes qui font toute la différence dans un moment de fatigue ou de doute.
- Savoir renoncer si nécessaire : si les conditions se dégradent ou si le groupe montre des signes de difficulté, il faut savoir écourter la sortie. Comme en montagne, la sécurité prime sur le dépassement de soi ou la quête d'un exploit.
En mer, la communication vocale est rendue difficile par l'environnement qui inclus souvent du vent, le bruit des vagues et la distance entre binômes ou trinômes qui peut être de plusieurs dizaines de mètres. Crier en mer n'est pas non plus parfaitement adapté car au delà de l'effort que cela demande, cela peut facilement être mésinterprêté par des personnes hors du groupe (plaisance ou personnes sur la côte) comme un signal de détresse, ou tout simplement être inconvenant vis-à-vis de la faune locale. Pour ces raisons, il est souvent plus rapide, plus efficace et plus approprié de communiquer entre participants au moyens de gestes codifiés des bras et de la mains, tels que ceux présentés ci-dessous :
- "Au secours" ou "J'ai besoin d'aide" : un bras levé en l'air, agité vigoureusement et rapidement de gauche à droite de façon répétée. C'est une signal de détresse auquel tous les participants doivent répondre en se portant au secours de la personne concernée au plus vite. Pour être encore plus visible et explicite, le bras peut venir frapper l'eau pour créer des projections d'eau.
- "Stop et regroupement pour tout le groupe": deux bras croisés en l'air. Ce signal doit être relayé par les participants jusqu'à ce que tout le groupe soit à l'arrêt, et regroupé. Il est utilisé quand la situation requiert une discussion entre tout le groupe, ou lorsqu'un participant a des difficultés dont tout le monde doit avoir connaissance.
- "Stop" et/ou "Attendez-moi" : un bras levé en l'air, la main ouverte et les doigts serrés. Il peut-être adressé à un groupe comme à une seule personne en particulier, comme son binôme, pour diverses raisons.
- "Venez voir ici, il y a quelque chose d'intéressant": un bras levé en l'air, décrivant des cercles avec l'index en l'air.
- "Tout va bien" ou "OK" : le signe OK, qui se donne en formant un cercle ouvert avec son pouce et son index tandis que les autres doigts restent dressés en l'air sert à indiquer que tout va bien. Il est aussi utilisé sous la forme d'une question "OK?" ou "Tout va bien?", qui appelle une réponse de la part de la personne à qui il est adressé, généralement soit la réponse "OK" en utilisant le même signe, soit en utilisant le signe "Moyen" ou "Ça va pas trop"
- "Moyen/moyennement" ou "Ça va pas trop" : une main les doigts écartés réalisant une rotation rapide et répétée de gauche à droite dans l'axe de l'avant bras. Ce signe sert à indiquer que quelque chose ne va pas bien, ou que l'on n'a pas compris quelque chose.
- "Je suis ici, et tout va bien" : un bras levé verticalement en l'air avec la main donnant le signe OK. Il peut être utilisé comme une question si on l'adresse à une personne en particulier. Il est aussi souvent utilisé pour signaler sa position à une personne du groupe qui est en train de scanner l'horizon pour nous repérer.
- "Restez/restons ensemble" ou "Rapprochez/rapprochons-nous" : les deux index de chaque main se rapprochant et s'éloignant de manière répétée. Il peut être adressé au groupe pour indiquer de se rapprocher et de rester proche, ou à deux personnes, dont une personne peut être soit même pour indiquer de rester proche, ou bien former ou reformer un binôme ou un trinôme en mer.
- "Suivons-nous", et dans certains cas, plus précisément "Suivons-nous en file indienne" : les deux index de chaque main pointant l'un vers l'autre dans le sens de leur longueur. Cela peut être utile voire nécessaire dans les passages étroits, ou dans un passage de courant afin de réduire l'effort des participants suivant la personne qui est en tête.
- "Regarde là" : l'index et le majeur pointés chacun vers l'un de ses yeux, puis puis l'index de la même main pointé vers la chose à observer. Le geste peut être répété pour bien montrer ce qu'il y a à observer, ce hest est souvent indiqué pour pointer vers des belles choses à voir sous l'eau.
- "J'ai froid", ou adressé comme question à quelqu'une "Est-ce que tu as froid ?" : les deux mains frottant de manière répétée les avants bras opposés. La personne peut répondre par le signe "OK", le signe "Moyennement", ou un autre signe pour indiquer son situation quant à son confort thermique.
Schéma
En conclusion, bien coordonner un groupe en seatrekking est un art subtil qui demande de l'anticipation, de l'attention et de la bienveillance. C'est en cultivant ces qualités humaines, tout autant que les compétences techniques, que l'on transforme une simple sortie en mer en une aventure collective inoubliable, où chacun progresse dans un esprit de partage et de solidarité.
Position à un instant donné
Il est essentiel de savoir précisément où l'on se trouve, et donc où l'on se trouve précisément le long de l'itinéraire prévu. Cela permet de mesurer réellement sa progression et la distance restante jusqu'au point de sortie envisagé. Ces informations sont cruciales pour prendre les bonnes décisions, comme choisir de faire demi-tour et de revenir au point de départ, ou d'opter pour une option de sortie anticipée si nécessaire.
Il faut être capable d'apprécier sa distance à la côte. Lorsque le parcours longe de près (par exemple à moins de 50 mètres) le littoral, cela est relativement aisé, sauf par temps de brume ou lors du passage d'un grain, où une sortie immédiate est alors vivement recommandée. Mais quand le tracé comprend des sections de nage plus au large (par exemple lors de la traversée d'une baie, ou d'îles en îles), loin des repères terrestres, il devient crucial de savoir évaluer sa distance à la côte.
Le schéma ci-dessous illustre une technique simple permettant d'évaluer approximativement en mer sa distance à un point de la côte.
Dans certains cas il faut aussi être capable de se situer par rapport à des éléments visibles sur la côte pour pouvoir se positionner correctement vis-à-vis de celle-ci. C'est notamment le cas lorsque l'itinéraire ou un courant nous fait contourner un section de côte, sans pour autant nous en rapprocher ou nous en éloigner.
Pour ce faire nous pouvons utiliser la technique d'alignement qui consiste à utiliser la position relative de plusieurs éléments fixes à terre (aussi appelés "amers") pour déterminer sa position en ligne droite par rapport à ceux-ci, et donc à la côte. Dans le langage maritime, un "amer" est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté qui sert à se positionner en mer. Plus précisément, un amer est tout objet remarquable situé sur la côte ou en mer, qu'il soit naturel (cap, colline, rocher, arbre isolé, etc.) ou artificiel (maison, château d'eau, clocher, pylône, etc.). Les amers permettent de contrôler la route suivie lorsqu'on navigue près des côtes.
Le schéma ci-dessous illustre la technique de l'alignement avec deux amers. Cette notion d'alignement est aussi importante pour évaluer la direction réelle de sa progression comme nous allons le voir en détails dans la prochaine section.
Direction réelle de déplacement
Maintenir sa direction en mer est un défi constant, surtout sans instrument de navigation. Il faut régulièrement lever la tête pour s'orienter, utiliser des amers à terre ou au large, et corriger sa trajectoire.
La première technique pour apprécier précisément sa direction réelle de déplacement est bien entendu de rester près de la côte et de vérifier régulièrement sa position et son déplacement vis-à-vis de celle-ci.
La deuxième technique, complémentaire de la première, consiste à observer attentivement le fond marin et à apprécier votre déplacement vis-à-vis de celui-ci - que vous nagiez ou non. Si vous nagez, vous allez vouloir apprécier la direction réelle de votre déplacement par rapport à votre "cap" (le cap correspondant à la direction vers laquelle votre tête ou corps pointe lorsque vous nagez), et à l'effort que vous produisez pour avancer. Si vous avancez parfaitement dans la direction de votre cap, votre direction réelle de déplacement est bien celle attendue. Toutefois, si vous avancez dans une direction légèrement ou significativement différente de votre cap, vous devez prendre ce paramètre en compte. En effet, les courants, la houle, le vent peuvent dévier imperceptiblement ou de manière conséquence la route suivie.
L'orientation des algues peut parfois révéler la présence d'un courant, mais cette indication n'est pas toujours fiable. En effet, les courants peuvent varier en intensité et en direction entre la surface et le fond. Ainsi, bien que souvent utile, cette information doit être interprétée.
La troisième technique consiste à utiliser la technique de l'alignement pour contrôler et maitriser sa direction réelle. L'utilisation de l'alignement de deux amers est en effet une technique précieuse pour le nageur en mer souhaitant maintenir une direction précise malgré les courants. Pour ce faire, choisissez deux points fixes et facilement identifiables sur la côte, comme un phare et un clocher d'église, ou un rocher remarquable et un bâtiment. Observez attentivement ces deux repères et visualisez la ligne imaginaire qui les relie. Une fois dans l'eau, gardez ces deux amers alignés l'un derrière l'autre pendant votre nage. Si vous dérivez à cause d'un courant, vous verrez rapidement les deux repères se décaler l'un par rapport à l'autre. Ajustez alors votre cap pour les réaligner. Cette méthode simple mais efficace vous permettra de maintenir votre direction réelle malgré es courants. N'oubliez pas de vérifier régulièrement l'alignement de vos amers tout au long de votre parcours en mer.
Enfin, la quatrième technique consiste à utiliser un équipement connecté (montre, balise, etc.) avec réception GPS et affichage de l'itinéraire en temps réel.
Une vigilance de chaque instant est indispensable pour se déplacer dans la direction souhaitée et suivre l'itinéraire prévu.
Navigation en zone de courant
Les seatrekkeurs, comme tout objet flottant, sont soumis aux forces de dérive générées par les courants marins et le vent. L'intensité de ces forces varie selon la flottabilité et la surface exposée de chaque élément (nageur, sac, drapeau, etc.).
En zone côtière, où les courants peuvent être particulièrement présents, il est crucial d'adopter une stratégie de navigation adaptée, il en existe plusieurs :
- Nage directe contre le courant : À éviter autant que possible, sauf en cas d'urgence. Cette approche est extrêmement énergivore et potentiellement dangereuse.
- Se laisser porter par le courant : Option à privilégier quand la direction du courant correspond à votre itinéraire. Cette méthode permet d'économiser de l'énergie et d'augmenter la vitesse de déplacement.
- Navigation en biais : Technique la plus courante, consistant à avancer en diagonale par rapport au courant. Cette méthode permet de progresser tout en minimisant l'effort et la dérive.
La technique du "bac" est particulièrement utile pour traverser une zone de courant tout en atteignant un point précis. Elle consiste à :
- Identifier le point d'arrivée souhaité (B).
- Viser un point intermédiaire (C) situé en amont du point B, généralement avec un angle d'environ 45° par rapport à la direction du courant.
- Nager vers ce point C en ajustant constamment sa trajectoire pour compenser la dérive.
Cette technique permet de traverser efficacement un chenal ou une veine d'eau en minimisant la dérive en aval.
Schéma
Dans de nombreux cas, l'objectif de la traversée est de rejoindre un contre-courant situé de l'autre côté du chenal. Ce contre-courant peut ensuite être utilisé pour se rapprocher naturellement et sans effort du point d'arrivée initial (B), souvent une roche ou une pointe où il sera possible de se reposer.
Voici quelques conseils pratiques supplémentaires :
- Observez attentivement les mouvements de l'eau avant de vous engager.
- Utilisez des repères visuels sur la côte pour évaluer votre dérive.
- Ajustez constamment votre angle de nage en fonction de votre progression réelle.
- Prévoyez des points de repos ou de sortie de secours le long de votre parcours.
- N'hésitez pas à communiquer avec vos coéquipiers pour coordonner vos mouvements.
En maîtrisant ces techniques, les seatrekkeurs peuvent naviguer efficacement et en sécurité dans des zones de courant, transformant ce qui pourrait être un obstacle en un allié pour leur progression.
Le schéma ci-dessous illustre la technique et la notion de contre
En résumé, progresser efficacement en mer demande d'être constamment attentif à sa position, sa direction et à sa vitesse réelle de déplacement. C'est en maîtrisant ces trois paramètres que l'on transforme le seatrekking en une méditation active, où le corps et l'esprit ne font qu'un avec l'élément marin. Une expérience unique de fluidité, d'harmonie et de compréhension des éléments naturels. |
Immersion
Introduction
Ce chapitre vise à vous apporter les connaissances essentielles pour aborder sereinement vos premières immersions en seatrekking. Notez qu'il ne se veut pas exhaustif et que nous vous encourageons vivement à consulter des manuels spécialisés dans la pratique de l'apnée pour approfondir le sujet.
Il est important de souligner que la pratique de l'apnée devrait idéalement faire l'objet d'une formation spécifique, encadrée par un club associatif ou des professionnels, afin de minimiser les risques associés à cette activité. En effet, retenir sa respiration et s'immerger sous l'eau n'est pas un acte anodin et peut, s'il est mal maîtrisé, entraîner des accidents graves.
Dans cette section, nous nous contenterons donc de décomposer chronologiquement les étapes d'une immersion peu profonde, telle que vous pourrez la pratiquer lors de vos sorties de seatrekking. Nous aborderons successivement les étapes suivantes :
- Préparation avant l'immersion
- La technique du canard
- Descente en profondeur
- Déplacement sous l'eau
- Remontée vers la surface
- Récupération à la surface
- Le rôle de l'apnéiste de sécurité
En suivant ces quelques conseils de base et en restant à l'écoute de vos sensations, vous pourrez vivre vos premières immersions comme autant de moments magiques de découverte du monde sous-marin.
Préparation avant l'immersion
Avant de vous immerger, il est crucial de prendre le temps de vous préparer mentalement et physiquement. Commencez par vous détendre, en effectuant quelques respirations profondes et en relâchant les tensions de votre corps. Plus vous serez détendu sous l'eau, moins vous consommerez votre oxygène et plus vous pourrez apprécier votre expérience sous l'eau. Visualisez mentalement votre plongée, imaginez-vous en train d'évoluer sereinement sous l'eau et le parcours que vous souhaitez suivre. Vérifiez une dernière fois votre équipement : ajustez votre masque, vérifiez que votre tuba est bien accroché sur le masque et que vos palmes sont correctement chaussées. Juste avant de vous immerger, prenez une grande inspiration lente et profonde par la bouche pour bien remplir vos poumons, retirez le tuba de votre bouche (en cas de perte de conscience sous l'eau vous ne devez pas avoir la bouche maintenue ouverte par le tuba), compensez vos oreilles (voir l'explication de cette technique ci-dessous) et commencez votre "canard".
La technique du "canard"
La technique du canard est la manière la plus efficace pour s'immerger sous la surface. Pour la réaliser, prenez un peu de vitesse en faisant quelques battements de palmes à la surface et tendez vos bras devant vous vers l'avant à la surface de l'eau, cette vitesse initiale aidera votre corps à s'enfoncer sous l'eau. Penchez-vous vers le fond en pliant votre corps au niveau de la taille, tête vers le fond de la mer, en gardant les jambes tendues et les bras tendus devant vous. Réalisez un mouvement de brasse avec vos bras pour vous diriger vers le fond et levez en même temps vos jambes dans les airs vers le ciel. L'effet combiné de votre mouvement de brasse avec les bras, et du poids de vos jambes, pieds et palmes dans les airs vous immergera complètement sous l'eau.
Descente en profondeur
Une fois sous l'eau, orientez votre corps à la verticale, tête vers le bas. Commencez à palmer doucement pour descendre progressivement vers le fond en gardant une main sur votre masque en position pour pincer votre nez, et l'autre bras le long du corps pour un bon hydrodynamisme. Pendant la descente, il est extrèmement important de compenser régulièrement la pression dans vos oreilles et vos sinus. Pour cela, pincez-vous le nez et soufflez doucement par le nez jusqu'à sentir vos oreilles se déboucher. Répétez cette manœuvre très fréquemment, vous ne devez pas sentir de gêne ni de douleur au niveau des oreilles et de vos tympans lors de la descente. Si vous sentez une douleur ou une gêne, arrêtez la descente et remontez de quelques mètres, ou bien à la surface. La technique de compensation des oreilles nécessite souvent de s'entrainer au préalable pour bien la maîtriser.
La compensation des oreilles est une étape cruciale pour descendre en profondeur sans ressentir de douleur ou risquer des lésions du tympan. Elle consiste à équilibrer la pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'oreille moyenne, qui augmente avec la profondeur. La technique de base pour compenser est la manœuvre de Valsalva. Elle consiste à pincer son nez et à souffler doucement par le nez, bouche fermée, comme pour se moucher. Cette action va envoyer de l'air dans la trompe d'Eustache et rééquilibrer les pressions. On doit sentir ses oreilles se "déboucher" à chaque manœuvre. La technique de compensation Frenzel est une autre méthode un peu plus avancée permettant aussi d'équilibrer la pression dans les oreilles lors de la descente en apnée. Elle consiste à isoler la cavité buccale en fermant l'épiglotte et en contrôlant le voile du palais, puis à pousser l'air vers les oreilles en comprimant la langue contre le palais. Cette action permet d'envoyer de l'air dans les trompes d'Eustache sans impliquer les poumons, ce qui est plus efficace et moins fatiguant que la manœuvre de Valsalva classique. Avec de l'entraînement, cette technique permet de compenser plus profondément et plus longtemps, ouvrant la voie à l'exploration des grandes profondeurs en apnée. Cette technique ne vient pas toujours naturellement et nécessite souvent un peu d'entraînement pour être bien maîtrisée. Certaines personnes ont des trompes d'Eustache plus étroites ou plus tortueuses, ce qui rend la compensation plus difficile. Pour s'entraîner, on peut commencer par s'exercer à terre, en position assise ou debout. Ensuite, vous pouvez vous entraîner en eau peu profonde, en piscine ou près du bord. Descendez de quelques mètres et essayez de compenser dès que vous sentez une gêne dans les oreilles. Remontez doucement et recommencez plusieurs fois, en descendant un peu plus profond à chaque fois. L'important est d'y aller progressivement et d'être à l'écoute de ses sensations. Si vous forcez trop, vous risquez de vous blesser. Si vous n'arrivez pas à compenser malgré plusieurs tentatives, remontez calmement et réessayez plus tard. Avec de la pratique, la compensation deviendra de plus en plus naturelle et vous pourrez descendre plus profondément et plus longtemps sans gêne. Certains apnéistes confirmés arrivent même à compenser sans utiliser leurs mains, simplement en contractant leurs muscles du pharynx utilisant une technique appelée "BTV", abréviation pour "béance tubulaire volontaire". N'hésitez pas à demander conseil à des pratiquants expérimentés ou à des instructeurs d'apnée pour perfectionner votre technique de compensation. C'est une compétence clé pour progresser en sécurité dans votre pratique de l'apnée, que ce soit en seatrekking ou dans d'autres activités subaquatiques. |
Déplacement sous l'eau
Une fois arrivé à la profondeur souhaitée, déplacez-vous sous l'eau en utilisant principalement vos palmes. Adoptez un palmage ample et lent, en partant de la hanche et en déroulant tout votre membre inférieur jusqu'à la pointe des pieds. Gardez vos bras le long du corps pour améliorer votre hydrodynamisme et économiser votre énergie. Utilisez-les uniquement pour ajuster votre direction ou votre profondeur. Pour vous orienter, repérez des éléments distinctifs du fond (rocher, etc.) ou de la surface (lumière du soleil, ombre de la roche). Évitez de vous éloigner de votre point de départ et de vos équipiers, explorez en priorité la zone proche de vous pour conserver votre oxygène et réduire votre effort.
Observations
L'un des grands plaisirs de l'immersion en seatrekking est de pouvoir observer la vie sous-marine. Lorsque vous repérez un poisson, un crustacé ou une formation rocheuse intéressante, approchez-vous doucement en palmant lentement. Évitez les gestes brusques qui pourraient effrayer les animaux. Gardez une distance raisonnable, ne cherchez pas à vous en approcher, à les toucher ou à les nourrir, ni à les pourchasser. Contentez-vous d'admirer leur beauté et leur grâce dans leur environnement naturel. Si vous avez un appareil photo sous-marin, choisissez le bon moment pour déclencher, en évitant d'utiliser le flash qui peut perturber certaines espèces. Soyez patient, les plus belles photos sont souvent le fruit d'une longue observation immobile et silencieuse.
Remontée vers la surface
Lorsque vous sentez qu'il est temps de remonter, soit parce que vous manquez d'air, orientez votre corps à la verticale, tête vers la surface. Commencez à palmer doucement vers le haut, sans vous précipiter ce qui vous ferait consommer votre oxygène plus rapidement que nécessaire. Pendant votre remontée, pensez à regarder régulièrement au-dessus de vous pour éviter tout obstacle (rocher, sac, etc.) et pour repérer la surface, ralentissez votre remontée à l'approche de la surface.
Récupération à la surface
Une fois revenu à la surface, prenez le temps de récupérer calmement. Respirez lentement et profondément, en gonflant bien votre ventre à chaque inspiration. Si vous êtes fatigué, n'hésitez pas à vous accrocher à votre sac pour vous récupérer. Une fois que vous avez repris votre souffle et que vous vous sentez bien, indiquez à votre binôme que tout va bien, en lui parlant ou en utilisant le signe "OK" avec la main. Prenez le temps de partager vos impressions sur ce que vous avez vu et ressenti pendant votre plongée. Profitez de ce moment de pause pour boire un peu d'eau, grignoter une barre énergétique si nécessaire. Puis, lorsque vous êtes prêt, continuez votre exploration du littoral !
Le rôle de l'apnéiste de sécurité
Lors de toute pratique de l'apnée, que ce soit en piscine, en milieu naturel ou dans le cadre d'une sortie de seatrekking, le rôle de l'apnéiste de sécurité est absolument indispensable. Son rôle est de surveiller attentivement le déroulement de l'apnée et d'intervenir rapidement en cas de problème. Voici les reponsabilités de l'apnéiste de sécurité tout au long de l'immersion d'un autre participant :
- L'apnéiste de sécurité se positionne à la surface, à proximité immédiate de l'apnéiste immergé. Il doit avoir une vue dégagée sur l'apnéiste à tout moment, sans jamais le quitter des yeux. Son attention doit être entièrement focalisée sur la surveillance, sans se laisser distraire par d'autres tâches.
- Avant le début de l'apnée, l'apnéiste de sécurité s'assure que les conditions sont réunies pour une pratique sécurisée : absence de trafic de bateaux, etc. Il vérifie aussi l'état de forme et de concentration de l'apnéiste.
- Pendant l'apnée, l'apnéiste de sécurité guette tout signe de difficulté ou de perte de contrôle : mouvements désordonnés, lâcher de bulles incontrôlé, perte de motricité. Si l'un de ces signes apparaît, il doit intervenir immédiatement en plongeant vers l'apnéiste pour le ramener en surface aussi rapidement que possible sans se mettre lui-même en difficulté.
- L'apnéiste de sécurité doit aussi être attentif au temps d'apnée et à la profondeur atteinte. Si l'apnéiste dépasse le temps ou la profondeur annoncés avant l'immersion, l'apnéiste de sécurité doit se préparer à intervenir.
- Lorsque l'apnéiste remonte, l'apnéiste de sécurité vérifie que la remontée se passe bien, sans signe de perte de contrôle. À l'arrivée en surface, il s'assure que l'apnéiste reprend bien sa respiration et qu'il est en pleine possession de ses moyens.
- Après l'apnée, l'apnéiste de sécurité reste disponible pour surveiller l'état de l'apnéiste pendant sa récupération. Il est à l'écoute d'éventuels malaises ou vertiges qui pourraient survenir dans les minutes qui suivent l'effort.
Pour assurer efficacement son rôle, l'apnéiste de sécurité doit lui-même avoir une bonne expérience de l'apnée et une excellente condition physique. Il doit être capable d'intervenir rapidement et de manière appropriée en cas de problème, en maîtrisant les techniques de sauvetage et de premiers secours. Il est donc crucial que chaque binôme d'apnéistes se relaie dans le rôle d'apnéiste de sécurité, afin de pouvoir plonger en toute sérénité.
En étant vigilant, réactif et toujours prêt à intervenir, l'apnéiste de sécurité est le garant d'une pratique responsable et sécurisée de l'apnée.
En suivant ces étapes et ces conseils, vous pourrez vivre vos immersions en toute sérénité et profiter pleinement de la magie du monde sous-marin. N'oubliez pas que la sécurité et le respect de l'environnement doivent toujours rester vos priorités. Bonnes plongées ! |
Pauses
Lors d'une sortie de seatrekking, il est essentiel de prévoir des temps de pause réguliers pour permettre au groupe de se reposer, de se ressourcer et de partager ses impressions. Ces pauses sont des moments clés pour assurer le bien-être et la sécurité de tous, tout en renforçant la cohésion et la convivialité de l'expérience.
Les pauses en mer
Toutes les 30 à 45 minutes environ, il est recommandé de faire une courte pause en mer. Le groupe se rassemble alors en surface, chacun s'accrochant à sa bouée ou à son sac de flottaison. C'est l'occasion de souffler un peu, de boire une gorgée d'eau et de grignoter une barre énergétique pour refaire ses forces.
Mais ces pauses sont aussi et surtout des moments d'échange et de partage. Chacun peut exprimer ses sensations, ses découvertes, ses interrogations. On se raconte les poissons croisés, les paysages sous-marins explorés, les défis surmontés. On vérifie aussi que tout le monde va bien, qu'il n'y a pas de signe de fatigue ou de difficulté.
Ces pauses en mer seront idéalement réalisées dans un endroit calme, à l'abri du vent, des courants, et des vagues afin d'en profiter au maximum et de ne pas introduire une difficulté, comme une dérive à cause du courant ou un mal de mer qui pourrait naitre du fait de subir les vagues sans être en déplacement.
Ces temps de regroupement permettent de resserrer les liens au sein du groupe, de cultiver un esprit d'équipe bienveillant et solidaire. C'est souvent lors de ces pauses que naissent les plus beaux souvenirs, les fous rires et les anecdotes qui resteront gravés dans les mémoires.
Les pauses à terre
Lorsque la pause coïncide avec l'heure du déjeuner, ou lorsque les conditions météo se dégradent, il peut être judicieux de sortir de l'eau pour une pause plus longue sur la côte. On en profite alors pour se sécher, se réchauffer et se restaurer plus confortablement.
Ces pauses à terre sont essentielles pour permettre au corps de se régénérer après l'effort prolongé dans l'eau froide. On peut en profiter pour enlever sa combinaison, se réchauffer au soleil, mettre des vêtements chauds et faire une petite sieste réparatrice. C'est aussi l'occasion de prendre un vrai repas, plus consistant et plus varié qu'en mer. On sort les thermos de soupe chaude, les sandwichs, les fruits secs ou frais. On partage ses provisions, on improvise un pique-nique convivial face à la mer.
Ces pauses à terre seront idéalement réalisées dans un endroit à l'abri du vent et suffisamment éloigné de la zone d'impact des vagues sur le littoral afin d'en profiter au maximum.
Ces temps de pause sur la côte sont propices à la contemplation, à l'observation de la faune et de la flore du littoral. On peut en profiter pour faire un peu de reconnaissance, repérer les prochains spots d'exploration, affiner son itinéraire. C'est aussi un moment privilégié pour la prise de vue, pour immortaliser les paysages grandioses et l'ambiance chaleureuse du groupe.
En somme, les pauses, qu'elles soient en mer ou à terre, sont indispensables à la réussite d'une sortie de seatrekking. Elles permettent de gérer son effort, de récupérer physiquement et mentalement, mais aussi de cultiver l'esprit d'équipe et de savourer pleinement l'expérience. Alors, n'hésitez pas à vous accorder ces parenthèses régénérantes, ces bulles de sérénité et de partage au cœur de votre exploration du littoral. |
Actions de sciences participatives
Lors de vos sorties de seatrekking, vous aurez l'opportunité de contribuer activement à différents programmes de sciences participatives. Les protocoles et les outils spécifiques à chaque programme sont généralement fournis par l'organisme initiateur. Dans cette section, nous vous présentons quelques exemples concrets de mise en œuvre à titre d'illustration.
Observation de la biodiversité
L'observation de la biodiversité marine est l'une des actions de science participative les plus accessibles et les plus enrichissantes lors de vos sorties de seatrekking. Avec un peu d'attention et de méthode, vous pouvez collecter des données précieuses sur les espèces rencontrées, leur répartition, leur comportement, et ainsi contribuer à une meilleure connaissance et protection des écosystèmes marins.
Pour consigner vos observations, munissez-vous d'une tablette de notation sous-marine et d'un crayon adaptés. Vous pouvez ainsi noter facilement le nom des espèces observées, leur nombre, le lieu et l'heure de l'observation, ainsi que toute information complémentaire pertinente (comportement, interaction avec d'autres espèces, etc.). Si vous avez un doute sur l'identification d'une espèce, n'hésitez pas à faire un croquis ou à prendre une photo pour une détermination ultérieure.
La prise de photos des espèces rencontrées est en effet un excellent moyen de compléter et de préciser vos observations. Avec un appareil photo étanche ou un caisson de protection pour votre smartphone, vous pouvez capturer des images des espèces remarquables, protégées ou invasives. Ces clichés serviront à confirmer l'identification des espèces, mais aussi à suivre l'évolution des populations dans le temps et dans l'espace. N'hésitez pas à photographier aussi les habitats, les comportements insolites, les traces de prédation ou de reproduction.
Au-delà des espèces individuelles, vous pouvez également être amenés à apprécier la santé globale des écosystèmes. Par exemple, lors de vos immersions, vous pouvez noter la densité et l'état des herbiers de posidonie ou des forêts d'algues. Ces observations sont précieuses car ces végétaux marins sont de véritables indicateurs de la qualité du milieu. Une posidonie dense et bien verte témoigne d'une eau pure et bien oxygénée, tandis qu'un herbier clairsemé et jaunissant peut indiquer une pollution ou un déséquilibre.
De même, la présence de nombreux juvéniles de poissons, de crustacés ou de mollusques est un excellent signe de la vitalité d'une population. En notant la proportion de jeunes individus par rapport aux adultes, vous donnez une indication sur le succès de la reproduction et le renouvellement des générations. Ces informations sont essentielles pour détecter d'éventuels déclins de population et mettre en place des mesures de gestion adaptées.
Enfin, n'hésitez pas à noter aussi vos observations sur les interactions entre espèces, comme les comportements de prédation, de compétition ou de symbiose. Ces données sur le fonctionnement des réseaux trophiques et des communautés écologiques sont très utiles pour comprendre la complexité et la résilience des écosystèmes marins.
En collectant ainsi, lors de vos sorties de seatrekking, des données sur la présence, l'abondance, la distribution et les interactions des espèces marines, vous participez à la construction d'un véritable observatoire de la biodiversité marine. Vos observations, agrégées à celles des autres seatrekkeurs et des scientifiques, permettent de dresser un tableau de l'état de santé des écosystèmes, de suivre leur évolution dans le temps et de mesurer l'impact des activités humaines et des changements globaux.
Alors, lors de vos prochaines sorties, prenez le temps d'observer, de noter, de photographier la vie marine qui vous entoure. Chaque donnée compte, chaque observation est une pièce du grand puzzle de la connaissance de la biodiversité. En devenant ainsi des sentinelles de l'océan, vous donnez tout son sens à votre pratique du seatrekking et vous inscrivez votre aventure dans une démarche citoyenne et scientifique porteuse d'espoir pour l'avenir de nos mers.
Ramassage et comptage des déchets marins
Le ramassage des déchets marins est une autre action clé à laquelle vous pourrez contribuer. Équipés de filets de collecte, vous pourrez récupérer les déchets flottants, entre deux eaux ou sur les fonds lors de vos immersions. Sur l'estran, pendant vos pauses, vous pourrez aussi ramasser les macro-déchets échoués. L'avantage des filets de collecte est de pouvoir emporter un volume important de déchets sans entraver votre progression. Si la quantité de déchets est très importante, vous pouvez même jumeler deux sacs pour créer une plateforme flottante capable d'accueillir plusieurs centaines de litres de déchets.
Le ramassage des déchets marins lors de vos sorties de seatrekking ne se limite pas à leur simple collecte. Pour que votre action soit pleinement utile aux chercheurs, aux collectivités locales et aux organismes de protection de l'environnement, il est essentiel de procéder à un comptage et à une catégorisation des déchets ramassés.
Le comptage consiste à dénombrer précisément chaque déchet collecté. Pour cela, vous pouvez utiliser un compteur manuel ou une feuille de relevé sur laquelle vous cochez chaque déchet au fur et à mesure. Cette étape permet d'avoir une idée précise de la quantité de déchets présents sur la zone explorée.
La catégorisation, quant à elle, vise à classer les déchets par type de matériau (plastique, métal, verre, tissu...), par taille (macro-déchets, méso-déchets, micro-déchets) et par origine supposée (pêche, tourisme, activités domestiques...). Pour faciliter ce travail, des guides de classification existent, avec des codes couleur et des pictogrammes pour chaque catégorie. Il suffit de noter sur votre feuille de relevé le nombre de déchets pour chaque catégorie.
Ces données de comptage et de catégorisation sont extrêmement précieuses pour les acteurs engagés dans la lutte contre la pollution marine :
- Pour les chercheurs, elles permettent de mieux comprendre la nature, la quantité et la répartition des déchets marins. Ces informations sont essentielles pour identifier les sources de pollution, suivre l'évolution du problème dans le temps et dans l'espace, et évaluer l'efficacité des mesures de prévention et de gestion mises en place.
- Pour les collectivités locales, ces données sont un outil d'aide à la décision pour orienter leurs politiques de gestion des déchets et de sensibilisation du public. Elles permettent de cibler les zones les plus touchées, d'adapter les moyens de collecte et de nettoyage, et de mesurer les progrès accomplis.
- Enfin, pour les organismes de protection de l'environnement et du littoral, ces données participatives sont un formidable levier de mobilisation et de plaidoyer. Elles donnent une vision concrète de l'ampleur de la pollution et de ses impacts sur les écosystèmes marins. Elles permettent d'alerter les décideurs et le grand public, de faire évoluer les réglementations et les comportements.
En prenant le temps de compter et de catégoriser les déchets que vous ramassez lors de vos sorties de seatrekking, vous donnez donc tout son sens à votre engagement citoyen. Vous produisez des données objectives et fiables, qui viendront nourrir les connaissances et les actions de tous ceux qui œuvrent pour un océan plus propre et plus sain.
Alors, ne négligez pas cette étape cruciale du comptage et de la catégorisation. Avec un peu de méthode et d'organisation, elle se révélera vite être un réflexe naturel et gratifiant. Et vous pourrez être fiers de contribuer, à votre échelle, à une meilleure compréhension et une meilleure gestion de la pollution marine. Un bel exemple de la façon dont la science participative peut transformer une simple sortie en mer en un acte concret de protection de l'environnement !
Qualité de l'eau
Enfin, certains programmes peuvent vous amener à mesurer différents paramètres de qualité de l'eau. Vous serez alors équipés de matériels spécifiques fournis par les organismes de recherche ou de contrôle. Il peut s'agir par exemple de capteurs passifs à immerger pour fixer les polluants présents dans l'eau, ou encore de petites bouées dotées de capteurs mesurant en continu des paramètres physico-chimiques comme la température, le pH ou la salinité. En résumé, la participation à des programmes de sciences participatives lors de vos sorties de seatrekking peut prendre des formes très variées, de l'observation de la biodiversité au ramassage des déchets en passant par la mesure de la qualité de l'eau. Chaque action nécessite de bien s'approprier les protocoles et de manipuler avec soin les équipements fournis. Mais au-delà de ces aspects techniques, c'est surtout votre engagement citoyen et votre volonté de contribuer à une meilleure connaissance et protection du milieu marin qui feront la différence. Alors, à vos tablettes, appareils photo et filets de collecte, et en avant pour la science participative en seatrekking !
La mesure de la qualité de l'eau est une autre action de science participative à laquelle vous pouvez contribuer lors de vos sorties de seatrekking. En collectant des données sur les paramètres physico-chimiques et biologiques de l'eau, vous aidez les chercheurs et les gestionnaires à suivre l'état de santé des écosystèmes marins, à détecter d'éventuelles pollutions et à évaluer l'efficacité des mesures de gestion mises en place.
Pour participer à ces programmes de surveillance, vous serez généralement équipés de matériels spécifiques fournis par les organismes de recherche ou de contrôle. Il peut s'agir de différents types d'outils, adaptés à vos compétences et au niveau de précision requis.
L'un des outils les plus simples et les plus couramment utilisés est le disque de Secchi. Il s'agit d'un disque lesté, divisé en quarts alternativement noirs et blancs, que l'on descend dans l'eau à l'aide d'une corde graduée. La profondeur à laquelle le disque n'est plus visible donne une indication de la transparence de l'eau, qui est elle-même un reflet de sa turbidité et de sa charge en particules. En répétant cette mesure à différents points de votre parcours, vous pouvez cartographier la transparence de l'eau et détecter d'éventuelles anomalies.
Pour des mesures plus fines de la qualité de l'eau, vous pouvez être amenés à utiliser des sondes multiparamètres. Ces appareils, de la taille d'un gros stylo, sont capables de mesurer simultanément plusieurs caractéristiques de l'eau comme la température, le pH, la salinité, l'oxygène dissous ou la chlorophylle (indicateur de la quantité de phytoplancton). Il suffit de plonger la sonde dans l'eau à différentes profondeurs et de noter les valeurs affichées sur l'écran. Ces données, collectées selon un protocole précis, permettent de dresser un profil vertical de la colonne d'eau et de suivre son évolution dans le temps.
Pour la détection de polluants chimiques spécifiques, comme les métaux lourds, les pesticides ou les hydrocarbures, des outils d'échantillonnage passif peuvent être utilisés. Il s'agit de dispositifs que l'on immerge pendant une certaine durée et qui vont fixer les polluants présents dans l'eau. Après récupération, ces échantillonneurs sont analysés en laboratoire pour quantifier précisément les niveaux de pollution. En participant au déploiement et à la récupération de ces outils lors de vos sorties de seatrekking, vous contribuez à un suivi fin de la qualité chimique de l'eau.
Enfin, vous pouvez également être sollicités pour des observations plus qualitatives de la qualité de l'eau. Par exemple, la présence de mousses, d'irisations ou de mauvaises odeurs à la surface de l'eau peut être le signe d'une pollution par des eaux usées ou des rejets industriels. De même, une prolifération anormale d'algues vertes peut indiquer un excès de nutriments dans l'eau, souvent lié à des apports terrigènes. En notant systématiquement ces signes et en les signalant aux autorités compétentes, vous participez à une veille citoyenne de la qualité de l'eau.
Toutes ces données que vous collectez sur la qualité de l'eau lors de vos sorties de seatrekking sont essentielles pour les scientifiques et les gestionnaires du milieu marin. Elles permettent de dresser un état des lieux précis de la santé des écosystèmes, d'identifier les sources de pollution, de suivre l'efficacité des mesures de gestion et de réglementation. Elles contribuent ainsi à orienter les politiques publiques vers une meilleure protection de nos mers et de nos côtes.
En vous engageant dans ces programmes de surveillance participative de la qualité de l'eau, vous devenez de véritables sentinelles de l'océan. Vous mettez vos compétences de seatrekkeur au service d'une cause qui nous concerne tous : la préservation de ce bien commun inestimable qu'est l'eau, source de toute vie sur notre planète bleue. Alors, n'hésitez plus à embarquer sondes et échantillonneurs lors de vos prochaines sorties, et à faire de chaque coup de palme un geste pour la science et pour l'environnement ! |
Sortie de l'eau
Après une belle exploration marine, vient le moment de sortir de l'eau. Cette étape, souvent moins considérée que la mise à l'eau, mérite pourtant toute votre attention. Les conseils évoqués dans le chapitre "mise à l'eau", comme le choix d'un spot abrité et le timing par rapport aux vagues, restent pertinents pour une sortie en douceur.
Cependant, la sortie de l'eau présente quelques spécificités à prendre en compte. Tout d'abord, après plusieurs heures de nage, votre corps est refroidi et potentiellement fatigué. Votre vigilance et votre réactivité peuvent être amoindries. Il est donc crucial de redoubler de prudence et de procéder étape par étape.
- Commencez par vous rapprocher progressivement de la côte, en gardant un œil sur les vagues et le ressac. Choisissez un moment de relative accalmie pour vous diriger vers le rivage. Si possible, visez une zone où les vagues s'écrasent moins violemment, comme une crique abritée ou une plage en pente douce.
- Préparez-vous et préparer votre sac pour la sortie. Démontez votre drapeau qui pourrait être endommagé ou cassé par les vagues, détachez vous de votre sac et prenez-le à la main. Il souvent judicieux de retirer ses palmes avant de sortir et de les fixer sur le dessus de son sac étanche afin de pouvoir trouver son équilibre rapidement dès que vous avez pieds, en particulier en présence de vagues ou de ressac. Si vous souhaitez retirer votre masque, assurer vous le fixer sur votre sac ou de le garder autout du votre cou et non sur votre front afin qu'il ne soit pas emporté par une vague et perdu en mer.
- Lorsque vous arrivez dans la zone où vous avez pied, restez vigilant. Le ressac peut vous déséquilibrer et les vagues peuvent vous pousser vers les rochers. Avancez prudemment, de préférence de profil par rapport aux vagues avec votre sac et votre matériel positionné entre vous et la côte afin qu'une vague ne le projète pas sur vous, ce qui pourrait vous blesser.
- Si vous devez sortir sur des rochers, attendez une accalmie et hissez-vous avec précaution. Attention à ne pas glisser sur les algues ou à vous blesser sur les coquillages accrochés à la roche.
- Une fois sorti de l'eau, éloignez-vous suffisamment de la zone de ressac pour éviter d'être emporté par une vague surprise. Retirez alors vos palmes si vous les avez encore aux pids, votre masque, et sortez votre sac étanche de l'eau.
- Pendant toute la sortie de l'eau, l'entraide entre participants est très utiles. N'hésitez pas à vous entraider pour porter le matériel, pour vous hisser sur les rochers ou pour garder l'équilibre dans les vagues. Veillez les uns sur les autres jusqu'à ce que tout le groupe soit en sécurité sur la terre ferme.
Une fois tout le monde à terre, prenez le temps de vous sécher, de vous réchauffer et de ranger votre matériel. C'est le moment des accolades, des rires et des premiers commentaires sur votre belle aventure marine ! |
Randonner à terre le long du littoral
Le seatrekking ne se limite pas à l'exploration sous-marine. C'est aussi l'occasion de découvrir le littoral sous un autre angle, en randonnant le long de la côte. Que ce soit sur l'estran ou sur les sentiers côtiers, la marche à terre offre de nouvelles perspectives et de belles surprises au seatrekkeur curieux.
La marche sur l'estran, cette zone de balancement des marées, est une expérience à part entière. C'est l'occasion de fouler un terrain sans cesse renouvelé par le va-et-vient des vagues. Ici, vous marcherez sur le sable fin d'une plage, là sur les galets ronds d'un cordon littoral. Plus loin, vous devrez enjamber des rochers couverts d'algues ou longer une falaise abrupte. Cette variété de terrains fait tout le charme de la marche sur l'estran, mais elle demande aussi une certaine vigilance.
En effet, les risques de chute ou de glissade sont bien présents. Les rochers peuvent être rendus glissants par les algues ou les berniques. Les galets ont tendance à rouler sous les pieds. Les falaises peuvent présenter des zones d'éboulis instables. Il est donc important de progresser avec précaution, en choisissant bien ses appuis et en évitant les zones trop exposées.
La marée est un autre facteur à prendre en compte lors de vos randonnées sur l'estran. Renseignez-vous bien sur les horaires de marée pour ne pas risquer de vous faire piéger par la montée des eaux. Certaines zones peuvent être rapidement inondées, coupant toute possibilité de retour à la terre ferme. De même, méfiez-vous des zones de falaises, où des chutes de pierres peuvent se produire à tout moment, notamment dans les grottes marines.
Lorsque c'est possible, vous pouvez aussi emprunter les sentiers côtiers qui surplombent la mer. Ces chemins de randonnée balisés offrent souvent des points de vue imprenables sur le littoral et permettent de découvrir l'arrière-pays. Mais là encore, la prudence est de mise, notamment à l'approche des zones de falaises. Restez sur le sentier, ne vous approchez pas trop du bord et ne tentez pas d'escalader les parois rocheuses, même pour admirer la vue.
Malgré ces quelques précautions, la randonnée à terre reste un immense bonheur pour le seatrekkeur. C'est l'occasion de prendre de la hauteur, au propre comme au figuré, après de longues heures en immersion. Longer la côte à pied permet de mieux comprendre la géographie du littoral, de repérer les criques secrètes et les spots de plongée prometteurs.
Marcher le long de la mer, c'est rester en contact permanent avec cet élément qui nous fascine tant. Même à terre, le seatrekkeur ne quitte jamais vraiment l'océan. Il garde un œil sur les vagues, s'émerveille des reflets du soleil sur l'eau, observe et écoute les oiseaux marins, hume l'air salin et s'en emplit les poumons, tous autant de petits plaisirs qui font la richesse d'une sortie de seatrekking. La mer reste sa compagne de chaque instant, sa source d'inspiration et de motivation. |
Vie en pleine nature
Emporter impérativement tous ses déchets
Le seatrekking est une immersion totale dans la nature, avec tous les plaisirs mais aussi toutes les responsabilités que cela implique. L'un des principes fondamentaux de cette pratique est de ne laisser aucune trace de son passage, pour préserver l'environnement et permettre à d'autres d'en profiter après vous.
Cela passe notamment par une gestion rigoureuse de ses déchets. Lors de vos sorties, vous devez impérativement emporter avec vous tous vos déchets, y compris les déchets organiques comme les restes de nourriture ou les épluchures de fruits. Même si ces déchets sont biodégradables, ils n'ont pas leur place dans l'écosystème local et peuvent perturber la faune sauvage.
Pour les déchets non organiques, comme les emballages plastiques, les canettes ou le papier toilette usagé, il est essentiel de les rassembler dans un sac plastique épais et résistant. Ce sac poubelle doit être soigneusement fermé et transporté avec vous jusqu'à ce que vous puissiez le jeter dans une poubelle appropriée, souvent à la fin de votre sortie.
En ce qui concerne vos besoins naturels, la règle d'or est de s'éloigner au maximum des cours d'eau, des sentiers et des zones de camping. Choisissez un endroit discret, à au moins 50 mètres de tout point d'eau. Creusez un trou d'au moins 15 cm de profondeur avec une pelle pliante ou un bâton, et recouvrez soigneusement vos excréments de terre après usage. Le papier toilette usagé doit être emporté avec vos autres déchets, et non enterré ou laissé sur place.
En adoptant ces gestes simples mais essentiels, vous participez à la préservation de la nature et vous montrez l'exemple d'un comportement responsable et respectueux de l'environnement. |
Cuisiner en plein nature
Les repas au coin du feu sont souvent l'un des grands plaisirs d'une sortie dans la nature. Mais là encore, certaines règles doivent être respectées pour allier sécurité et protection de l'environnement.
Tout d'abord, il est important de limiter au maximum les feux à même le sol. Outre les risques d'incendie, surtout en période sèche, les feux laissent des traces durables sur le sol et peuvent détruire la végétation et les micro-organismes essentiels à l'équilibre de l'écosystème. Bien souvent les feux sont tous simplement interdits et cette règlementation quand elle existe doit absolument être respectée.
Privilégiez donc l'utilisation d'un réchaud de camping pour faire chauffer votre eau et cuire vos aliments. Les réchauds à gaz sont les plus courants, mais il existe aussi des modèles à alcool ou à bois qui peuvent être une bonne alternative.
Lorsque vous utilisez votre réchaud, choisissez une surface durable et non inflammable pour le poser. Une pierre plate, un rocher ou un sol sableux sont de bons supports. Évitez les sols couverts de végétation ou de litière de feuilles, qui pourraient s'enflammer.
Soyez également très vigilant lorsque vous manipulez du carburant pour votre réchaud. Éloignez-vous des tentes et des sacs de couchage lorsque vous remplissez votre réservoir, et ne laissez jamais votre réchaud allumé sans surveillance.
Si vous devez absolument faire un feu, choisissez un emplacement dégagé et rocheux, loin des arbres et des buissons. Utilisez le minimum de bois mort trouvé au sol, sans couper de branches vivantes. Entourez votre feu d'un cercle de pierres pour éviter qu'il ne se propage. Et surtout, veillez à éteindre complètement votre feu avant de quitter les lieux, en l'arrosant abondamment et en remuant les cendres pour vérifier qu'aucune braise ne subsiste.
En suivant ces quelques conseils, vous pourrez profiter pleinement des joies d'un repas en pleine nature, tout en minimisant votre impact sur l'environnement. |
Couchage en pleine nature
Après une journée riche en explorations, le moment du couchage est une étape cruciale pour recharger ses batteries et profiter pleinement de son expérience de seatrekking. Que vous optiez pour un bivouac à la belle étoile, ou que vous ayez l'occasion de passer vos nuits à bord d'un voilier accompagnateur, l'art de bien dormir en pleine nature demande un peu de préparation et de savoir-faire.
À terre comme en mer le choix de l'emplacement est primordial. À terre il doit être plat, abrité du vent et des marées, et éloigné des zones de passage. La pratique du bivouac, avec un matériel adapté et une bonne gestion de son confort thermique, permet de vivre une expérience unique de communion avec les éléments.
Enfin, pour ceux qui préfèrent un peu plus de confort, le couchage à bord d'un voilier accompagnateur offre un cocon douillet et rassurant, bercé par le clapotis des vagues. Quelle que soit la formule choisie, une bonne nuit de sommeil en pleine nature reste une expérience inoubliable, qui régénère le corps et l'esprit, et donne une saveur particulière à votre aventure de seatrekking.
Choix de l'emplacement
Lorsque vous partez en seatrekking, le choix de votre lieu de bivouac est crucial pour passer une nuit confortable et sécurisée. Chaque type de terrain offre des avantages et des inconvénients spécifiques, qu'il est important de connaître pour faire le bon choix en fonction des conditions et de vos préférences. Voici quelques options à considérer :
- Les hauts de plage ou de grèves : Ces espaces plats et dégagés offrent souvent de beaux emplacements pour bivouaquer, avec un sol relativement confortable (sable ou galets) et une vue imprenable sur la mer. Mais attention à bien vous renseigner sur les horaires de marée pour ne pas risquer de vous faire surprendre par la montée des eaux pendant votre sommeil ! Pensez aussi à vous abriter du vent, qui peut être fort en bord de mer.
- Les rochers plats : Les plateformes rocheuses en bord de mer peuvent faire de bons spots de bivouac, à condition de trouver un emplacement assez grand et plat pour installer votre couchage. L'avantage est d'être à l'abri des marées et d'avoir une vue dégagée. Mais le confort est souvent spartiate (pensez à un bon matelas) et il faut se méfier des embruns et des vagues par mer agitée.
- Les grottes : Les grottes marines offrent un abri naturel très appréciable contre le vent et la pluie. Elles ont aussi un charme indéniable et une acoustique souvent étonnante. Mais attention à bien vérifier la solidité de la voûte, à guetter les chutes de pierres et à ne pas perturber la faune qui pourrait y vivre (chauves-souris, oiseaux marins...). Pensez aussi à vous méfier des marées, qui peuvent inonder certaines grottes à marée haute.
- Les bunkers : En Bretagne et en Normandie, certains bunkers abandonnés du Mur de l'Atlantique peuvent faire de bons abris pour un bivouac insolite. Ces blocs de béton massifs offrent une protection idéale contre le vent et la pluie, et une ambiance hors du temps. Mais il faut s'assurer de la stabilité de la structure, se méfier des débris métalliques rouillés et respecter ces lieux chargés d'histoire. Pensez aussi à vous équiper d'une lampe puissante et d'un sac de couchage chaud, car l'intérieur des bunkers peut être très sombre et humide.
- Les pieds de falaise : Bivouaquer au pied d'une falaise peut être une bonne option, surtout si vous trouvez un renfoncement ou un surplomb pour vous abriter. Vous serez ainsi protégé du vent et des intempéries, tout en profitant de la beauté minérale du site. Mais soyez très vigilant quant aux risques de chutes de pierres, surtout après une pluie ou en cas de gel. Inspectez bien la paroi avant de vous installer et évitez les zones d'éboulis actifs.
- Les hauts de falaises : Planter sa tente sur le plateau herbeux qui surplombe la mer, avec une vue à couper le souffle, peut être une expérience magique. Mais c'est aussi prendre des risques importants, surtout par vent fort ou en cas de brouillard. Tenez-vous à bonne distance du bord, sécurisez solidement votre abri et ne vous approchez pas du vide, surtout la nuit. Privilégiez les zones planes, loin des sentiers et des zones de passage.
- Les sous-bois : En retrait du rivage, les sous-bois offrent souvent des emplacements abrités et confortables pour bivouaquer. Le sol y est généralement plus moelleux, le vent moins fort et l'ambiance plus feutrée. Mais il faut trouver un espace assez dégagé pour ne pas abîmer la végétation en installant son couchage. Pensez aussi à vous méfier des branches mortes qui pourraient tomber, et des animaux sauvages qui pourraient être attirés par vos provisions.
- Les forêts : Plus on s'enfonce dans les terres, plus la forêt devient dense et sauvage. Bivouaquer en pleine forêt est une expérience unique de communion avec la nature, loin de toute civilisation. Mais cela demande une grande prudence et un équipement adapté. Il faut trouver une clairière assez grande, se méfier des arbres morts et des animaux sauvages, et redoubler de vigilance avec le feu. C'est une option à réserver aux seatrekkeurs expérimentés et bien préparés.
En conclusion, le choix de votre lieu de bivouac dépendra de nombreux facteurs : la météo, la marée, la configuration du littoral, mais aussi votre niveau d'expérience et votre sensibilité. En prenant le temps de bien observer les lieux, en vous renseignant sur les conditions locales et en écoutant votre instinct, vous trouverez sûrement le spot idéal pour passer une nuit inoubliable au contact des éléments. Et vous vous forgerez, au fil de vos bivouacs, votre propre philosophie du couchage en pleine nature, entre audace et prudence, confort et dépouillement, contemplation et aventure. |
Bivouac à terre
Le bivouac est l'essence même de l'esprit du seatrekking. C'est l'art de dormir en pleine nature, sans tente ni abri fixe, au plus près des éléments. C'est l'expérience d'une nuit à la belle étoile, bercé par le bruit des vagues et le souffle du vent.
Mais bivouaquer ne s'improvise pas. Cela demande un certain équipement, une connaissance des règles de base et un grand respect pour l'environnement.
Le bivouac ne possède pas de définition juridique propre, chaque territoire a donc sa propre manière de l’encadrer. De manière générale, hors réglementation locale spécifique, il est interdit de bivouaquer sur la voie publique, à moins de 500 m d’un monument historique, à moins de 200 m d’un point d’eau destiné à la consommation. Autrement, bivouaquer est autorisé à condition d’avoir l’accord du propriétaire terrien, de s’installer pour une seule nuit de 19 heures le soir à 9 heures le matin, sans abri ou dans une tente ne permettant pas de s’y tenir debout, et ce à proximité des sentiers balisés autorisés. La pratique du bivouac se veut éphémère, sans traces, et respectueuse de l’environnement. La règle d'or est de ne laisser aucune trace de son passage : pas de déchets, pas de feu au sol, pas de dégradation de la végétation.
Il existe une grande diversité de solutions pour bivouaquer, chacune plus ou moins adaptée à la météo, au lieu de bivouac et aux préférences de chacun. Voici un tour d'horizon des principales options, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
- Le bivouac sommaire : c'est la formule la plus minimaliste, avec seulement un matelas de sol et un sac de couchage. L'avantage est la légèreté et la simplicité de l'équipement. Mais vous êtes très exposé aux éléments (vent, pluie, rosée) et au froid du sol.
- Le bivouac avec sursac : en ajoutant un sursac étanche et respirant à votre sac de couchage, vous vous protégez de l'humidité et d'une petite pluie épisodique. C'est un bon compromis poids/protection, mais vous restez exposé au vent et au froid.
- Le bivouac avec abri simple : en installant une bâche au-dessus de votre couchage, vous pouvez vous abriter d'une petite pluie ou d'un vent modéré. C'est une solution légère et polyvalente, mais qui demande un peu de temps de montage et de bons points d'ancrage.
- Le bivouac abri-tente : les abris-tentes ultra-légers offrent une protection maximale contre le vent et la pluie, tout en restant très compacts. Mais ils sont plus chers et plus confinés qu'un simple bivouac.
- Le bivouac en hamac : dormir suspendu entre deux arbres, avec ou sans toit, est une expérience unique de légèreté et de communion avec la nature. Mais il faut trouver le bon spot, avoir un hamac adapté et ne pas oublier un matelas pour s'isoler du froid dans le dos.
- Le bivouac sous roche : les grottes, les surplombs rocheux ou les renfoncements de falaise peuvent offrir un abri naturel très appréciable. Mais attention à bien vérifier la solidité de la roche, à se méfier des chutes de pierres et à ne pas perturber la faune qui pourrait y vivre.
Quelle que soit la formule choisie, bivouaquer en pleine nature reste une expérience inoubliable, qui permet de se reconnecter à l'essentiel et de vivre en harmonie avec son environnement. C'est aussi l'occasion de partager un moment de complicité avec ses compagnons, autour d'un repas sous les étoiles ou d'une veillée au clair de lune.
La nuit, loin d'être silencieuse, la nature se révèle particulièrement bruyante en bordure du littoral, où le ressac incessant des vagues peut perturber le sommeil des seatrekkeurs peu habitués, rendant souvent indispensable l'utilisation de bouchons d'oreilles pour s'assurer une nuit réparatrice.
Alors, la prochaine fois que vous partirez en seatrekking, n'hésitez pas à tenter l'aventure du bivouac. Avec le bon équipement, les bons gestes et le bon état d'esprit, vous découvrirez une nouvelle façon de vivre votre passion, au plus proche de la nature et de ses éléments. Et vous vous endormirez avec le sentiment d'être un privilégié, un explorateur des temps modernes, un amoureux de la vie sauvage et de ses mystères. |
Couchage à bord d'un voilier
Pour ceux qui souhaitent vivre l'expérience du seatrekking sans renoncer à un certain confort, le couchage à bord d'un voilier accompagnateur est une option séduisante. Imaginez-vous, après une journée d'exploration marine, rejoindre votre voilier pour une nuit paisible au mouillage, bercé par le doux clapotis des vagues.
Mais pour que cette expérience soit réussie, le choix de l'emplacement de mise à l'ancre est crucial. Il faut trouver un spot abrité du vent et de la houle, avec une profondeur suffisante et un fond propice à l'ancrage (sable, roches). L'idéal est une petite baie ou une crique protégée, loin des routes maritimes et des zones de fort courant.
Une fois le voilier stabilisé au mouillage, le cockpit se transforme en un cocon douillet pour admirer le coucher de soleil sur la mer. Puis vient le moment de rejoindre sa couchette, dans la cabine ou sur le pont pour les plus aventureux. S'endormir à la belle étoile, avec pour seule toiture la voûte céleste et pour seule berceuse le doux roulis du bateau, est une expérience unique de communion avec l'élément marin.
Au petit matin, vous serez réveillés par les premiers rayons du soleil chatouillant votre visage et par le chant des oiseaux marins. Ouvrir les yeux sur l'horizon infini de la mer, sentir l'odeur iodée du large, écouter le clapotis de l'eau contre la coque est un privilège rare, qui donne une saveur particulière à votre aventure de seatrekking.
Bien sûr, dormir sur un voilier demande un peu d'adaptation. Il faut apprivoiser le roulis et le tangage, s'habituer aux bruits de la vie à bord, accepter une certaine promiscuité avec ses compagnons de voyage. Mais c'est aussi l'occasion de tisser des liens forts, de partager des moments de complicité uniques, de se sentir membre d'un équipage soudé par l'aventure.
Et puis, le voilier offre aussi un précieux point de repli en cas de conditions météo difficiles. Lorsque le vent se lève ou que la pluie s'invite, quel bonheur de pouvoir se réfugier dans le carré, autour d'un bon repas chaud !
Alors, si vous avez la chance de partir en seatrekking avec un voilier accompagnateur, n'hésitez pas à tenter l'expérience d'une nuit à bord. Avec un bon emplacement de mouillage, un sac de couchage douillet et un esprit ouvert à l'aventure, vous vivrez des moments inoubliables, au plus proche de l'élément marin. Vous découvrirez une nouvelle façon d'apprécier le confort et la sécurité, tout en vous immergeant dans la nature sauvage. Et vous vous réveillerez chaque matin avec l'envie de repartir à l'assaut des flots, l'œil brillant et le cœur gonflé par la magie de ces nuits sur l'eau. |