PréparerUneSortie

Préparer Une Sortie

La phase de préparation d'une sortie de seatrekking est une étape fondamentale qui ne doit en aucun cas être négligée ou improvisée. En effet, le seatrekking se pratique dans un environnement naturel, souvent éloigné des infrastructures du quotidien et où les aléas peuvent rapidement devenir problématiques.

Une préparation minutieuse permet de minimiser les risques et de garantir une expérience sûre et enrichissante. Cela passe entre autres par une évaluation honnête des capacités de chaque participant, un choix de parcours adapté, une étude approfondie des conditions météorologiques et des spécificités du terrain, une sélection rigoureuse de l'équipement et l'établissement d'un plan de sécurité solide.

Négliger cette phase de préparation, c'est s'exposer inutilement au danger et risquer de transformer un moment de communion avec la nature en une mésaventure potentiellement grave. C'est aussi faire preuve d'irresponsabilité envers soi-même, les autres pratiquants et les secours qui pourraient être mobilisés en cas de problème.

En prenant le temps de bien préparer chaque sortie, le seatrekkeur se donne les moyens de vivre pleinement sa passion en toute sérénité. Il peut alors se concentrer sur l'essentiel : la découverte de paysages à couper le souffle, l'observation d'une faune et d'une flore sous-marines fascinantes, et le dépassement de soi dans un environnement hors du commun. La préparation, loin d'être une contrainte, est la clé d'une expérience réussie et inoubliable en seatrekking.

Ce chapitre présente les 12 notions essentielles à prendre en compte lors de la préparation d'une sortie de seatrekking. Ces notions s'articulent autour de 5 thématiques clés qui sont :

  1. Le facteur humain,
  2. Le parcours,
  3. Le milieu,
  4. Le matériel,
  5. La sécurité.

Nous aborderons dans un premier temps les 7 notions les plus importantes qui devraient toujours faire l'objet de considération avant une sortie:

  1. Les participants (capacités, expérience, forme physique du moment)
  2. L'itinéraire (point d'entrée et de sortie, distances et parcours en mer et à terre)
  3. Le terrain (topographie, courants, marnage et marées, chemins, météo marine statistique, réglementation)
  4. L'équipement (individuel et en commun, y compris le matériel de sécurité)
  5. La météo (les prévisions météorologiques pour la sortie)
  6. L'analyse et la gestion des risques (voir aussi le chapitre dédié à ce sujet)
  7. Le plan de sécurité et le plan des secours

Dans un second temps, nous explorerons 5 autres notions complémentaires, qu'il est recommandé de considérer dans votre phase de préparation, telles que :

  1. L'organisation de l'équipe (leadership et responsabilités)
  2. Le couchage (lieux possibles dans la nature)
  3. La logistique (points de ravitaillement en eau/nourriture, sources d'eau potable, transport)
  4. La biodiversité (espèces protégées, remarquables, invasives, écosystèmes)
  5. Le matériel pour les sciences participatives (programmes, protocoles, fiches, matériel, etc.).

En vous plongeant dans ce chapitre, vous découvrirez comment anticiper et préparer au mieux votre sortie de seatrekking. Vous apprendrez à évaluer les capacités de votre groupe, à choisir un parcours adapté, à appréhender les spécificités du milieu marin, à sélectionner l'équipement adéquat et à mettre en place un plan de sécurité efficace. Vous verrez également comment optimiser votre logistique, minimiser votre impact environnemental et contribuer à la connaissance scientifique à travers les sciences participatives.

Que vous soyez débutant ou pratiquant expérimenté, ce chapitre vous donnera toutes les clés pour préparer sereinement vos futures aventures de seatrekking. Parce qu'une sortie bien préparée, c'est la garantie de vivre pleinement et en toute sécurité votre passion pour l'exploration du littoral. Plongez dès maintenant dans ces pages essentielles et partez à la découverte de l'art de la préparation en seatrekking !

Les notions importantes

Les participants

Avant de définir le parcours d'une sortie de seatrekking, il est essentiel de prendre en compte les capacités et les compétences de chaque participant, y compris de soi-même. L'aisance aquatique, la capacité à nager, à randonner en surface, à palmer et à se mouvoir dans l'eau et sur terre sont autant de paramètres cruciaux à évaluer. En effet, un parcours trop exigeant pour certains membres du groupe pourrait non seulement gâcher leur expérience, mais aussi mettre en péril leur sécurité et celle des autres.

Au-delà des capacités techniques, l'expérience de chacun sur le terrain est un autre aspect fondamental à considérer. La mer est un environnement dynamique et imprévisible, bien différent d'une piscine ou d'un plan d'eau calme. Un excellent nageur ou même un triathlète habitué aux conditions contrôlées pourrait se retrouver en difficulté face à des situations inédites, comme des courants, des vagues ou une visibilité réduite. Il est donc crucial d'apprécier la zone d'expérience et de confort de chaque participant, afin d'adapter le parcours en conséquence.

Enfin, la forme physique et mentale actuelle de chacun doit être prise en compte. Même un pratiquant expérimenté et habituellement à l'aise peut voir ses capacités diminuées s'il sort d'une période de maladie, s'il est fatigué ou s'il traverse une phase de fragilité psychologique. Ces facteurs, bien que temporaires, peuvent avoir un impact significatif sur la sécurité et le bien-être de la personne et du groupe.

En résumé, pour préparer une sortie de seatrekking réussie et sûre, il est indispensable d'évaluer avec soin les capacités, l'expérience et la forme physique et mentale de chaque participant. C'est en adaptant le parcours et les objectifs à ces paramètres que l'on peut garantir une expérience enrichissante et mémorable pour tous, dans le respect des limites et des attentes de chacun.

L'itinéraire

La définition de l'itinéraire ou du parcours est une étape cruciale dans la préparation d'une sortie de seatrekking. Un itinéraire bien pensé doit prendre en compte de nombreux éléments essentiels pour garantir une expérience à la fois sûre, agréable et enrichissante.

Tout d'abord, il est important d'étudier attentivement la topographie du littoral, tant en mer qu'à terre. Cela permet d'identifier les points de mise à l'eau les plus adaptés, ainsi que les points de sortie de l'eau. Elle permet aussi d'identifier les endroits propices aux pauses afin de se reposer, de se réchauffer et de s'alimenter. Cette analyse topographique aide également à repérer les passages délicats, comme les veines de courants localisées ou les chenaux empruntés par les plaisanciers, qui nécessiteront une vigilance accrue.

Souvent il sera utile voire nécessaire d'aller sur le terrain pour faire un repérage des sections à parcourir et constater visuellement la configuration de la côte afin de confirmer les hypothèses émises après analyse de cartes ou d'applications, notamment concernant les points de mise à l'eau ou de sortie, mais aussi les lieux potentiels de bivouac comme nous le verrons dans un prochain paragraphe.

La distance totale du parcours, ainsi que les distances respectives des segments en mer et à terre, doivent être soigneusement évaluées en fonction des capacités et de l'expérience des participants et du groupe. Un parcours trop long ou trop exigeant peut rapidement devenir éprouvant, voire dangereux, tandis qu'un parcours trop court peut frustrer les pratiquants les plus aguerris.

Un bon parcours de seatrekking doit aussi intégrer des points d'intérêt et des lieux remarquables. Les grottes marines, les tombants sous-marins, les formations géologiques particulières ou les spots de biodiversité exceptionnelle sont autant d'éléments qui enrichissent l'expérience et la rendent mémorable.

À terre, les sentiers existants offrent souvent un bon compromis entre sécurité et découverte du littoral. Il est souvent possible de randonner le long de côte au plus près de la mer en prenant les précautions nécessaires liées au terrain qui peut toutefois s'avérer difficile d'accès, rocheux et soumis aux marées.

Il est également judicieux, lors de la préparation d'un parcours de seatrekking, d'identifier des options alternatives et des variantes. En effet, malgré une préparation minutieuse, il peut arriver que les conditions sur le terrain imposent de modifier le plan initial. Une météo capricieuse, une mer plus formée que prévu, un participant fatigué ou un imprévu logistique sont autant de raisons qui peuvent nécessiter d'adapter le parcours en cours de route.

C'est pourquoi il est recommandé de prévoir, en amont, des itinéraires de repli, plus courts ou plus abrités, qui permettront au groupe de terminer la sortie en toute sécurité si nécessaire. Ces parcours alternatifs peuvent être des boucles réduites, des segments optionnels ou des raccourcis vers des points de sortie plus accessibles. Il est essentiel d'identifier des lieux de repli en cas d'événement météorologique imprévu. Ces abris potentiels, qu'il s'agisse de criques abritées, de ports ou de zones de bivouac, permettent au groupe de se mettre en sécurité si les conditions venaient à se dégrader subitement.

De même, il peut être intéressant d'identifier des extensions possibles, pour les groupes les plus aguerris ou si les conditions sont particulièrement favorables. Ces options supplémentaires, qu'il s'agisse d'une exploration plus poussée d'une zone riche en biodiversité ou d'un détour par un spot particulièrement esthétique, permettent de s'adapter au niveau et aux attentes des participants tout en enrichissant l'expérience.

L'essentiel est de garder une certaine flexibilité dans la planification, tout en veillant à ce que chaque option alternative soit soigneusement étudiée en termes de sécurité, de difficulté et d'intérêt. Cette approche modulaire du parcours permet de s'adapter à la réalité du terrain et de garantir une expérience optimale pour tous les participants, quelles que soient les circonstances.

Un autre aspect fondamental à prendre en compte lors de la préparation d'un parcours est la réglementation en vigueur. De nombreuses zones littorales sont protégées et soumises à des règles spécifiques qu'il convient de respecter scrupuleusement. Les réserves naturelles, les parcs marins ou les sites classés peuvent ainsi être interdits d'accès, ou autorisés uniquement sur certains sentiers balisés. Certaines communes peuvent également imposer des restrictions saisonnières, par exemple pour protéger des espèces animales pendant leur période de reproduction. Il est donc indispensable de se renseigner en amont auprès des organismes compétents (offices de tourisme, mairies, gestionnaires d'espaces naturels) pour connaître précisément les règles en vigueur et adapter son parcours en conséquence. Le respect de cette réglementation est essentiel, non seulement pour la préservation des écosystèmes fragiles, mais aussi pour éviter tout risque d'amende ou de conflit avec les autorités locales.

Les outils suivants peuvent seront utiles pour préparer ces éléments d'une sortie :

DescriptionExemples
Cartes terrestreshttps://www.geoportail.gouv.fr/donnees
Cartes terrestreshttps://www.ign.fr/(approuver les sites)
Cartes terrestreshttps://www.google.com/intl/fr_fr/earth/(approuver les sites)
Cartes terrestreshttps://www.google.fr/maps(approuver les sites)
Cartes marineshttps://diffusion.shom.fr/cartes/cartes-marines.html(approuver les sites)
RèglementationsSites de la commune, du département et des organismes publics de protection de la nature

En résumé, un parcours de seatrekking réussi est un savant équilibre entre sécurité, intérêt et adaptation aux capacités des participants. En prenant en compte la topographie, les distances, les points d'intérêt et les zones de repli, on s'assure de vivre une aventure inoubliable tout en minimisant les risques. La clé est de consacrer le temps nécessaire à cette phase de préparation, pour pouvoir ensuite profiter pleinement de l'expérience sur le terrain.

Le terrain

L'analyse du terrain est une étape cruciale dans la préparation d'une sortie de seatrekking. Elle permet d'apprécier les caractéristiques du terrain que nous allons parcourir et d'adapter son parcours et son équipement en conséquence.

Lorsque nous parlons de "terrain" dans le cadre du seatrekking, nous faisons référence à l'ensemble des caractéristiques physiques de l'environnement dans lequel nous allons évoluer. Cela inclut à la fois les éléments stables, comme la topographie, la nature des fonds marins ou le type de côte, mais aussi les phénomènes naturels dynamiques qui modifient cet environnement, comme les marées et les courants associés. Le terrain, c'est en quelque sorte le décor et la scène de notre aventure, avec ses particularités. C'est un élément clé à prendre en compte lors de la préparation d'une sortie, car il conditionne directement nos possibilités de progression, nos choix d'itinéraire et les précautions à prendre. Notez que nous distinguons ici le terrain des conditions météorologiques (vent, précipitations, température,…), qui font l'objet d'une analyse spécifique, complémentaire et distincte dans notre processus de préparation.

Voici les principaux éléments à prendre en compte :

a) Ephémérides prévues (lever/coucher du soleil, heures des marées)

  • Connaître les heures de lever et de coucher du soleil permet de planifier sa progression en fonction de la lumière disponible et d'éviter de se retrouver dans l'obscurité.
  • Les heures de marées sont essentielles pour déterminer les périodes propices à la progression en mer et les moments où il faudra privilégier les segments terrestres.

b) Météo statistique (direction et force des vents dominants, etc.)

  • L'étude des vents dominants permet d'anticiper les conditions de navigation et d'élaborer un parcours abrité si nécessaire.
  • Les statistiques de précipitations et de températures donnent une idée des conditions à prévoir en termes d'équipement (combinaison épaisse, vêtements chauds,…).

c) Caractéristiques du parcours prévu en mer (type de côte, type de fonds marins, marnage et courants de marées)

  • Le type de côte (falaises, plages, criques,…) conditionne les points d'entrée et de sortie possibles, ainsi que les zones de repli.
  • La nature des fonds marins (sable, rochers, herbiers,…) influence la navigation et les précautions à prendre.
  • Le marnage (différence de hauteur d'eau entre marée haute et marée basse) et les courants associés impactent fortement les conditions de nage et doivent être pris en compte dans le timing de la progression.

d) Caractéristiques du parcours prévu à terre (type de terrain, dénivelé, etc.)

  • Le type de terrain (sentier, rochers, sable...) détermine la difficulté de progression et le type de chaussures à prévoir.
  • Le dénivelé et la distance des segments terrestres permettent d'évaluer l'effort à fournir et le temps nécessaire.

Les outils suivants peuvent seront utiles pour apprécier les caractéristiques du terrain :

DescriptionExemples et liens
Bathymétrie des fonds marinshttps://sextant.ifremer.fr/
Météo annuellehttps://fr.weatherspark.com
Météo statistiquehttps://fr.windfinder.com
Météo statistiquehttps://www.windguru.cz/map/stats
Éphémérideshttps://meteogram.fr
Annuaire des maréeshttps://maree.info/
Cartes des courantshttps://data.shom.fr/donnees

En analysant soigneusement ces différents paramètres, on peut construire un parcours adapté aux conditions et au niveau des participants, tout en anticipant les difficultés éventuelles. C'est la clé pour une sortie réussie et sécurisée, où chacun pourra profiter pleinement de l'expérience sans mauvaise surprise.

L'équipement

La préparation du matériel est un aspect fondamental de l'organisation d'une sortie de seatrekking. En effet, avoir un équipement adapté, fiable et en bon état est crucial pour garantir la sécurité, le confort et le bon déroulement de l'aventure.

Lors de la préparation, il convient de considérer trois catégories de matériel : le matériel personnel, le matériel en commun et le matériel de sécurité.

Le matériel personnel comprend tout l'équipement spécifique à chaque participant, comme la combinaison, les palmes, le masque et le tuba, mais aussi les vêtements adaptés aux conditions météorologiques, le sac à dos, le sac de couchage, etc. Il est important que chacun vérifie soigneusement quelques jours avant la sortie l'état et le bon fonctionnement de son matériel. Ceci afin d'anticiper tout investissement ou toute réparation à entreprendre avant le jour J.

Le matériel en commun regroupe les éléments partagés par le groupe, comme le matériel de bivouac (réchaud, ustensiles de cuisine,…), les outils de navigation (cartes, boussole, GPS,…), ou encore le matériel photographique. Il est essentiel de s'assurer que ce matériel est complet, en bon état et réparti de manière équitable entre les participants.

Enfin, le matériel de sécurité, qu'il soit individuel (sifflet, drapeau, etc.) ou collectif (trousse de secours, moyens de communication, feux à main, etc.), doit faire l'objet d'une attention toute particulière. Il doit être adapté aux conditions spécifiques de la sortie, vérifié minutieusement et périodiquement et facilement accessible en cas de besoin.

Pour plus d'informations et de conseils sur le choix et l'entretien du matériel de seatrekking, nous vous invitons à consulter le chapitre dédié de ce manuel. Vous y trouverez des recommandations détaillées pour chaque type d'équipement, ainsi que des astuces pour optimiser votre confort et votre sécurité.

En résumé, la préparation du matériel est une étape clé qui ne doit pas être négligée. En veillant à ce que chaque participant dispose d'un équipement personnel adapté, en organisant soigneusement le matériel en commun et en accordant une attention particulière au matériel de sécurité, vous mettez toutes les chances de votre côté pour vivre une expérience de seatrekking inoubliable et sereine.

La météo

Vérifier les prévisions météo une semaine avant le départ permet d'avoir une première idée des conditions générales attendues et d'anticiper d'éventuels risques majeurs comme un coup de vent ou une vague de chaleur ou de froid. Cela donne le temps d'ajuster si besoin l'itinéraire prévu ou les dates du séjour. C'est aussi le bon moment pour vérifier que l'équipement prévu est adapté aux conditions probables (combinaison épaisse si l'eau risque d'être froide par exemple).

Quelques jours avant le départ (J-3), une nouvelle vérification permet d'affiner les prévisions et de confirmer les grandes tendances. Les modèles météo sont en général plus précis à 3-4 jours. On peut commencer à avoir une bonne visibilité sur le régime des vents, l'état de la mer, les risques d'orage. C'est le moment d'ajuster les derniers détails de préparation et de briefer les participants sur les conditions attendues.

La veille du départ (J-1), un dernier point météo est indispensable. Les prévisions sont normalement très fiables à 24h et permettent de prendre les décisions finales : maintien, modification ou annulation de la sortie en fonction des conditions. C'est aussi le moment de recevoir les toutes dernières alertes météo des autorités. Un briefing plus détaillé avec l'ensemble des participants doit être réalisé si nécessaire.

Enfin, le matin même, juste avant de partir, un ultime point météo permet de s'assurer que les prévisions de la veille se confirment. Il faut guetter tout changement de dernière minute, en particulier l'arrivée soudaine d'un orage ou d'un coup de vent non prévu. La décision finale de partir ou non se prend à ce moment là, en responsabilité.

Les outils suivants seront utiles pour apprécier la météo pour la période prévue de la sortie :

Prévisions météo généralehttps://www.meteociel.fr/modeles/arome.php
Prévisions météo marinehttps://marine.meteoconsult.fr/
Prévisions des courantshttps://marc.ifremer.fr/resultats/courants
Prévisions des vagueshttps://marc.ifremer.fr/resultats/vagues

En résumé, le suivi des prévisions météo est un processus continu qui démarre au moins une semaine avant le départ et se poursuit jusqu'au dernier moment. Plus on se rapproche du jour J, plus les informations sont précises et fiables. Cette vigilance à 360° est indispensable pour anticiper tout risque, adapter son matériel et son itinéraire, informer les participants et prendre les bonnes décisions pour garantir la sécurité et le confort de tous pendant la sortie. En seatrekking comme en mer, la météo commande !

L'analyse et la gestion des risques

La phase de prévention des risques est un élément absolument essentiel de la planification d'une sortie de seatrekking. Elle comprend plusieurs étapes clés, à commencer par l'identification exhaustive des dangers potentiels liés à l'itinéraire choisi, aux conditions météorologiques attendues et au niveau des participants. Une fois ces risques identifiés, il s'agit de définir des stratégies de réponse adaptées, qu'il s'agisse de mesures de prévention pour réduire la probabilité de survenue d'un incident, ou de protocoles d'action pour gérer efficacement une situation problématique. Enfin, il est crucial que chaque membre du groupe connaisse les conduites à tenir en cas de problème, de l'alerte des secours à la gestion des premiers soins en passant par l'utilisation du matériel de sécurité.

Compte tenu de l'importance de ces différents aspects, nous avons choisi de leur consacrer un chapitre entier plus loin dans cet ouvrage. Vous y trouverez des conseils détaillés et des outils pratiques pour mener à bien cette analyse des risques, construire votre plan de sécurité et aborder votre sortie de seatrekking avec un maximum de sérénité et de préparation. Car c'est en anticipant au mieux les difficultés potentielles que l'on peut profiter pleinement de l'expérience unique qu'offre cette activité au plus près des éléments naturels.

Le plan d'organisation des secours (POS)

Le plan d'organisation des secours est un élément important de la préparation d'une sortie de seatrekking. Il regroupe l'ensemble des étapes et des informations nécessaires à un déclenchement rapide et efficace des secours en cas d'incident. Ces informations doivent être présentées de manière claire et simple, afin que n'importe quel participant à la sortie puisse les utiliser. En effet, même si le groupe est encadré par un leader ou un guide, celui-ci peut lui-même être en difficulté et ne pas être en mesure de déclencher l'organisation des secours.

Un plan d'organisation des secours peut être structuré en trois étapes principales :

  1. Le bilan et les premiers gestes
  2. L'alerte
  3. Les secours

L'étape du bilan et des premiers gestes consiste à sécuriser la victime et la zone, à parler à la victime pour vérifier si elle est consciente, à dégager les voies respiratoires si nécessaire, à vérifier la ventilation, et à commencer les premiers gestes adaptés à la situation. Des formations comme le PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) sont vivement recommandées pour apprendre à réagir face aux situations d'urgence, à connaître les bons gestes et à prodiguer les premiers soins.

L'étape de l'alerte doit être initiée le plus rapidement possible lorsque la situation le nécessite, afin de ne pas retarder inutilement l'arrivée des secours. L'alerte comprend l'appel aux numéros d'urgence (le 196 par téléphone mobile ou le canal 16 en VHF), puis la communication rapide des informations utiles aux secours, à savoir le numéro de téléphone de l'appelant, la localisation précise, le nombre de victimes, la description de la situation et les symptômes de la ou des victimes.

Enfin, l'étape des secours dépend évidemment de la situation rencontrée. Des exemples de conduites à tenir sont donnés dans les fiches annexes de ce manuel, sans pour autant être exhaustifs.

En résumé, le plan d'organisation des secours est un outil indispensable qui doit être préparé en amont de toute sortie de seatrekking. Il permet à chaque participant de savoir comment réagir en cas d'incident, d'alerter efficacement les secours et de prodiguer les premiers soins en attendant leur arrivée. Une préparation minutieuse et une formation adéquate sont les clés d'une intervention rapide et efficace, garante de la sécurité de tous.

Les notions complémentaires

La préparation et l'organisation en équipe

La préparation et la coordination au sein de l'équipe avant une sortie de seatrekking sont essentielles pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elles permettent de s'assurer que tous les participants ont une compréhension claire et partagée des objectifs, du parcours et des règles de sécurité. C'est aussi l'occasion de vérifier que chacun dispose du matériel nécessaire et sait l'utiliser correctement.

Une bonne préparation permet également de constituer des groupes homogènes et adaptés au niveau de chacun, pour une progression plus fluide et sécurisante. C'est le moment d'identifier les forces et faiblesses de chacun et de répartir les rôles et responsabilités en conséquence (leader, serre-file, responsable sécurité, référent biodiversité,…).

Par ailleurs, se préparer ensemble favorise la cohésion et l'esprit d'équipe, en créant du lien avant même le départ. Chacun peut exprimer ses attentes et ses appréhensions, ce qui permet d'anticiper d'éventuelles tensions.

Enfin, une équipe bien préparée et coordonnée sera plus à même de réagir efficacement face aux imprévus et de s'adapter aux changements de situation. La préparation permet d'envisager différents scénarios et de définir des procédures pour y faire face de manière coordonnée.

Voici à titre illustratif une liste des sujets sur lesquels il sera utile de se synchroniser et de se concerter en équipe avant une sortie de seatrekking :

  1. Évaluation des compétences, de l'expérience et de la condition physique de chaque participant
  2. Définition des rôles et responsabilités de chacun (leader, équipiers, etc.)
  3. Constitution des binômes ou trinômes adaptés au niveau de chacun
  4. Désignation de référents pour les différents domaines clés (sécurité, orientation, logistique,…)
  5. Instauration d'une communication fluide et d'un esprit d'équipe positif
  6. Prise en compte des attentes, craintes et besoins spécifiques de chacun
  7. Répartition équitable du matériel en commun et des tâches au sein du groupe
  8. Sensibilisation en amont à l'éco-responsabilité et aux bons gestes pour préserver l'environnement
  9. Établissement d'un budget et d'une logistique commune (transport, nourriture,…)

En résumé, en consacrant du temps à la préparation et à la coordination avant la sortie, l'équipe optimise ses chances de vivre une expérience enrichissante, sécurisante et mémorable de seatrekking.

Le couchage

Il existe différents types d'emplacements possibles pour établir son campement en pleine nature. La recherche et l'identification de ces zones ou lieux propices à accueillir votre groupe est à réaliser pendant la phase de préparation. En effet, le choix des lieux de couchage est très important car il conditionne la qualité des soirées et des nuits lors d'un séjour de seatrekking.

Plusieurs options s'offrent typiquement à vous, mais vérifier bien selon le lieu où vous envisager de seatrekker ce qui est permis, ou toléré par la règlementation et accepté par les habitants locaux.

Le haut des plages, au-dessus de la ligne de marée haute, offre souvent des espaces dégagés et plats, avec un sol sableux ou de galets ronds. Les roches plates en bord de mer peuvent aussi faire de bons spots, à condition de vérifier leur stabilité. Les grottes marines stables, c'est-à-dire exemptes de traces d'éboulis à l'intérieur, sont des abris naturels très intéressants, protégeant du vent et des intempéries. Enfin, les sous-bois en retrait du rivage, s'ils sont suffisamment dégagés et plats, permettent de s'installer dans un environnement plus abrité, intimiste et présentent l'avantage d'une moindre rosée sur les affaires à ranger dans le sac le matin.

Dans tous les cas un matelas de sol sera nécessaire pour un minimum de confort et pour s'isoler de la température du sol et de l'air, y compris dans un hamac tendu entre deux arbres.

Au-delà du type d'emplacement, certaines caractéristiques sont à rechercher pour un lieu de couchage idéal. On privilégiera un sol durable, qu'un piétinement ponctuel n'endommagera pas : du sable, de l'herbe robuste, de la terre ou de la roche. Il est important de rester à bonne distance des zones de nidification des oiseaux marins et autres espèces animales sensibles pour ne pas les perturber. Un emplacement à l'abri du vent dominant, derrière un écran naturel (rochers, arbres, relief) sera plus confortable. Bien sûr, la beauté du site et la vue qu'il offre au réveil sont aussi des critères de choix !

Après une longue journée d'efforts, pouvoir s'installer confortablement dans un bel endroit, partager un repas avec ses compagnons de cordée, se détendre en contemplant le paysage, puis s'endormir paisiblement est essentiel pour récupérer. Les soirées au bivouac sont aussi l'occasion de s'émerveiller devant le spectacle du ciel étoilé, particulièrement intéressant et brillant loin des lumières de la civilisation. Des souvenirs précieux qui resteront longtemps gravés !

En conclusion, en prenant le temps de bien identifier les lieux de couchage potentiels en fonction du terrain, de l'environnement et de l'exposition, on s'assure des campements réussis alliant confort, convivialité, sérénité et communion avec la nature, pour vivre pleinement son aventure de seatrekking jusque dans la nuit.

La logistique

Tout d'abord, il est important de bien anticiper le retour au point de départ. Lorsque le lieu de fin de parcours prévu est éloigné du point de départ, on pourra par exemple déposer une voiture au point d'arrivée, en s'organisant avec deux véhicules. Cela permettra à l'équipe de revenir facilement au point de départ une fois la sortie terminée, sans avoir à refaire tout le trajet inverse à pied ou à la nage, ce qui peut ne pas être le plan.

Ensuite, pour les sorties sur plusieurs jours, typiquement au delà de 3 ou 4 jours, la question de l'approvisionnement en eau potable et en nourriture peut être un sujet. Même si l'un des objectifs du seatrekking est de développer son autonomie et son autosuffisance, il est parfois nécessaire de prévoir des points de ravitaillement sur le parcours. Cela peut passer par l'identification en amont de sources naturelles d'eau potable, en vérifiant bien leur qualité. Si ce n'est pas possible, il faudra emporter suffisamment d'eau, ou prévoir de quoi la traiter (cachets purificateurs, filtres à main, réchaud et gaz pour faire bouillir l'eau avant consommation,…). Côté nourriture, on privilégiera des aliments légers, nourrissants et faciles à conserver, en quantité suffisante pour tenir jusqu'à la fin de la sortie.

Enfin, il ne faut pas négliger la question du transport jusqu'au point de départ. Si celui-ci n'est pas accessible en transports en commun, il faudra s'organiser avec des véhicules personnels, en optimisant le covoiturage. On pourra aussi étudier la possibilité de se faire déposer et récupérer par un proche, pour éviter les allers-retours et les voitures ventouses (véhicule utilisant de manière prolongée un espace de stationnement).

En conclusion, une bonne appréciation de la logistique est essentielle pour assurer le bon déroulement d'une sortie de seatrekking. Cela passe par une anticipation des questions de transport, d'approvisionnement en eau et en nourriture, et de retour au point de départ. En prenant le temps de bien préparer ces aspects en amont, on s'évite bien des tracas et on peut ainsi se concentrer pleinement sur l'essentiel : la découverte de nouveaux horizons entre terre et mer.

La biodiversité

L'une des raisons d'être fondamentale du seatrekking est de se reconnecter à la nature et au vivant. Lorsqu'on évolue entre terre et mer, on traverse une mosaïque d'écosystèmes d'une incroyable richesse : estrans rocheux, herbiers de posidonies, falaises abritant des oiseaux marins, maquis odorant, et tant d'autre tout aussi merveilleux.

Prendre le temps, avant la sortie, de se documenter sur cette biodiversité permettra d'y être plus sensible et attentif pendant l'expérience, pour mieux la comprendre et l'apprécier. C'est la garantie de transformer une simple sortie sportive en une véritable immersion, à la fois physique et émotionnelle, dans le monde du vivant.

Parmi les espèces à connaître, les espèces protégées sont à identifier en priorité. Il peut s'agir d'oiseaux marins nicheurs comme le cormoran huppé, de mammifères marins comme le phoque moine, ou de plantes rares comme la nivéole de Nice. Repérer leurs habitats, connaître leurs périodes de reproduction, c'est pouvoir adapter son comportement pour ne pas les déranger.

Les espèces remarquables, sans être nécessairement menacées, sont aussi d'un grand intérêt. Observer une posidonie en fleur, assister à la parade nuptiale des puffins, tomber nez à nez avec un rassemblement de sars tambours, autant de petits événements qui deviennent magiques quand on sait les reconnaître et en mesurer la valeur.

À l'inverse, les espèces invasives sont à surveiller. Certaines, comme les algues filamenteuses, peuvent perturber les écosystèmes en se développant de manière excessive. D'autres, comme le poisson-lapin, sont de redoutables prédateurs pour les espèces locales. Savoir les identifier permet de contribuer à leur suivi.

Plus largement, c'est tout le fonctionnement des écosystèmes qui mérite d'être étudié. Comment les herbiers de posidonies oxygènent l'eau et servent de nurserie ? Quel est le rôle des laisses de mer échouées sur les plages ? Quelles relations unissent les oursins, les patelles et les algues ? Comprendre ces interactions, c'est pénétrer un peu plus dans l'intimité du vivant.

Enfin, cette connaissance de la biodiversité prend tout son sens quand elle est mise au service de sa protection. En participant à des programmes de sciences participatives, chaque seatrekkeur peut contribuer à la recherche. Observations naturalistes, comptages, photos, il existe de multiples façons d'enrichir les connaissances. La prochaine section donne quelques idées pour se préparer à agir dans le cadre de sciences participatives.

Avant votre prochaine sortie de seatrekking, prenez le temps de plonger dans les guides naturalistes, de visionner des documentaires, d'échanger avec des passionnés. Devenez incollable sur les grandes nacres et les cystoseires, sur le cycle de vie des sars et les chants des puffins. Aiguisez votre regard, affûtez vos sens pour ne rien manquer du spectacle de la vie. Car c'est indéniablement cela, la plus belle récompense du seatrekkeur : se sentir, le temps d'une sortie, pleinement vivant et connecté au monde vivant.

Le matériel pour les sciences participatives

Participer à des programmes de sciences participatives lors d'une sortie de seatrekking est une formidable opportunité de contribuer à la recherche scientifique tout en découvrant activement la biodiversité marine et côtière. Chaque sortie peut ainsi devenir une véritable mission d'exploration et de collecte de données au service de la connaissance et de la protection des écosystèmes.

Mais pour que cette expérience soit pleinement enrichissante et utile, elle nécessite un temps de préparation en amont. Il est essentiel de se familiariser avec les protocoles et les outils spécifiques à chaque programme, qu'il s'agisse d'identifier des espèces avec une clé de détermination, de calibrer son appareil photo pour les prises de vue, ou encore de maîtriser l'utilisation d'une application mobile de saisie d'observations. Prendre le temps de cette appropriation, surtout lorsqu'elle est réalisée de manière collective au sein du groupe, permet de monter en compétence et de partager ses connaissances. C'est aussi l'occasion de mieux comprendre les enjeux scientifiques et les méthodologies des différents programmes.

Concrètement, participer à des campagnes de collecte de données naturalistes en seatrekking implique souvent de se munir d'un smartphone avec une application dédiée, d'un appareil photo étanche pour immortaliser ses observations, de guides d'identification des espèces, d'un carnet étanche et d'un crayon pour les notes de terrain, ou encore de petits équipements de mesure (sac filet pour la collecte de déchets en mer puis catégorisation à terre, flaconnage pour prélèvement de blooms algaux, thermomètre, disque de Secchi pour évaluer la turbidité de l'eau, décamètre,…). Avec un peu de pratique, la collecte de données s'intègre naturellement dans le déroulement de la sortie et devient un formidable outil de découverte de l'environnement.

En conclusion, si vous êtes tentés par l'aventure, n'hésitez plus et lancez-vous dans l'exploration passionnante des sciences participatives en seatrekking ! Vous découvrirez la satisfaction de contribuer à une meilleure connaissance de la biodiversité marine, tout en vivant des expériences inoubliables au contact du vivant. Vous apprendrez à poser un nouveau regard, à la fois curieux, rigoureux et émerveillé, sur les paysages et les écosystèmes que vous traverserez. Vous tisserez aussi des liens privilégiés avec les chercheurs et avec la communauté des observateurs de la nature. Alors, en piste pour de nouvelles aventures naturalistes entre terre et mer !